dimanche 24 novembre 2024

L’alopécie chez les femmes noires : une pathologie de plus en plus répandue

coiff uneLa quête de la beauté est quotidienne, voire quasi obsessionnelle, chez nombre de filles et de femmes et cela, souvent même au péril de leur vie. Par exemple en Afrique, pour ne citer que ce cas, la beauté capillaire a longtemps été synonyme  de cheveux  raids et longs, d’où  le recours permanent à des défrisants, des mèches, tissages et autres pour se faire belle. Pourtant, l’usage excessif de ces produits  a de graves répercussions sur la santé de la gent féminine.

D'ordinaire considérés comme crépus, les cheveux des Africains sont naturellement frisés, ce qui a longtemps été signe de complexe pour beaucoup d’Africaines. Une situation qui a, malheureusement, amené ces dernières à opter pour des pratiques nuisibles à  leur santé et à  la texture de leurs  cheveux. Au nombre de celles-ci figurent le défrisage, le tissage, les mèches, etc., qui conduisent à court, moyen et long terme à l’alopécie. Dans cet ordre d’idées, et selon une étude réalisée par International Journal of Dermatology,   11 % des femmes noires sont touchées par la perte de cheveux. Et plusieurs raisons expliquent l’incidence aussi élevée d’alopécie chez les femmes noires, mais la plus commune est le défrisage. C’est une pratique consistant à utiliser les produits chimiques pour assouplir les cheveux afin de faciliter le coiffage. Selon Mamou Traoré, coiffeuse et spécialiste des cheveux afro, « les défrisants contiennent des produits chimiques qui brisent l’organisation des fibres des cheveux pour leur donner une nouvelle structure droite. A court, moyen et long terme, les produits chimiques du défrisage ont des répercussions sur la santé capillaire. S’il est trop fréquent, le risque de calvitie est inévitable », prévient-elle.

 Par ailleurs, outre l’impact du défrisage, certaines coiffures traumatisent le cuir chevelu.   « Les tresses serrées traumatisent le cuir chevelu. Souvent, cela arrache les cheveux à la racine. C’est généralement au niveau des tempes et du front que la chute des cheveux chez les femmes noires est observée», indique Mamou Traoré. Minata Sawadogo, cliente des salons de coiffure, abonde dans le même sens et affirme : « Je suis déjà allée dans un salon de coiffure faire ‘’des tapis’’, mais je vous assure que cette nuit-là fut un calvaire pour moi, car j’avais terriblement mal à la tête. Et ce n’est pas tout ! Au bout de deux semaines, quand j’ai décidé de défaire la coiffure, mes cheveux de devant ont commencé à tomber au fur et mesure que je le faisais.»

coiff 2« Ce qui est vraiment déplorable, c’est que même les  petites filles sont aussi victimes de cela. En effet, elles ont  parfois les traits tirés quand elles arborent certaines coiffures. Et quand on y regarde de plus près, on constate que les malheureuses ont le cuir chevelu enflé à cause des nattes serrées. Il y a même en général l’apparition de petits boutons, signe du traumatisme et du stress imposé au cuir chevelu de ces fillettes », déplore Mamou Traoré.

Les conséquences du  défrisage au niveau capillaire sont connues, mais on en connaît moins les effets sur le plan sanitaire.  Pourtant, nombreux sont ceux qui suspectent le défrisage de provoquer des maladies graves telles que le cancer et le fibrome.

Edwige Sanou

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