Le mercredi 03 avril 2019, suite au mouvement d’humeur des chauffeurs routiers engagé la veille 2 avril, le secrétaire général des Syndicats des associations et groupements de transporteurs routiers du Burkina (SAGTRB), Bonaventure Kéré, a déclaré lors d’une conférence de presse que «le mouvement d’humeur que vivent les populations depuis hier n’est que l’œuvre d’individus non identifiés et malintentionnés, car aucun des 18 syndicats des associations et groupements de transporteurs existants dans notre pays n’est concerné par ce mouvement qui porte atteinte à la libre circulation des populations ». Face à cette déclaration qui a fait l’objet de publication à Radars info Burkina, Zakaria Belem, l’un des ténors du mouvement, décidé de prouver à l’opinion publique que les manifestants qualifiés d’individus non identifiés sont bel et bien membres du (SAGTRB).
Selon Zakaria Belem, les manifestants des 02 et 03 avril derniers sont bel et bien membres des Syndicats des associations et groupements de transporteurs routiers du Burkina (SAGTRB). Comme preuve, il a tenu à présenter deux documents de la coalition signés par le secrétaire général du SAGTRB et bon nombre de manifestants, dont lui-même. Pour M. Belem, cette déclaration n’est pas conforme à la réalité. « Ce qu’a déclaré M. Kéré dans la presse n’est qu’un montage. En 2018, c’est ensemble que nous avons engagé la lutte pour exiger le départ d’Issoufou Maïga de la présidence de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF). Notre coalition, en son temps, avait fait une déclaration que nous avions transmise au Premier ministre le 30 août 2018 », a-t-il déclaré. Pour l’intéressé, ce mouvement de protestation contre la candidature d’Issoufou Maïga se justifie par le fait qu’il aurait monopolisé à son seul profit tous les différents domaines du transport. Ayant une flotte de plus de 800 camions, il prendrait un pourcentage important du fret à son compte pendant que des chauffeurs font souvent plus d’un mois sans avoir un chargement à conduire. « C’est donc pour plus d’équité que nous ne voulons pas qu’il soit à la tête de la faîtière », a-t-il indiqué.
Outre cela, Zakaria Belem indique que de sources sûres, un partage officieux des différents postes de la faîtière aurait été fait et ce, sous la houlette d’Issoufou Maïga qui, si la mise en place de la faitière avait été effective samedi dernier, en serait le Secrétaire général. Pour celui-ci, M. Kéré et d’autres camarades de lutte ont vendu la lutte pour que M. Maïga prenne la direction de la faîtière, chose que redoutent plusieurs chauffeurs. S’agissant de leur mouvement d’humeur, Zakaria Belem estime que c’était la seule solution pour empêcher la mise en place de la faîtière, prévue le samedi 06 avril 2019. Pour la question de préavis de grève, il estime que cette démarche n’allait pas porter fruit, car le temps de la procédure allait jouer en leur défaveur.
Pour finir, Zakaria Belem affirme qu’ils (NDLR : les frondeurs) sont bel et bien membres des Syndicats des associations et groupements de transporteurs routiers du Burkina (SAGTRB), dirigés par Bonaventure Kéré et non des individus non identifiés, comme ils ont été qualifiés à la conférence de presse.
Au moment où nous bouclions cet article, nous avons appris que le ministre des Transports et de la Mobilité urbaine, Vincent Dabilgou, a reçu une délégation de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina UCRB ce mardi 09 avril 2019, dont quelques manifestants ont marqué leur accord pour la mise en place de ladite faîtière.
A en croire Zakaria Belem, une conférence de presse sera organisée les jours à venir pour donner davantage de détails sur la rencontre et sur leur mouvement d’humeur.
NDLR : Dans le document de déclaration de la coalition des transporteurs dont il est fait mention plus haut, Bonaventure Kéré est le premier signataire de la liste de présence, et Zakaria Belem est le 7e signataire.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné