Lauréate du premier prix de la meilleure parution littéraire féminine de l’année 2018 à la cérémonie de distinction Plume d’or au Burkina Faso le 29 mars dernier avec son œuvre « Afi », Roukiéta Rouamba est une jeune et talentueuse écrivaine burkinabè. Du haut de ses 26 ans, cette passionnée de lettres est à son deuxième ouvrage. Édité aux Editions NEPA (Nouvelles Editions Présence Africaine) en décembre 2018, « Afi » est une œuvre romanesque de 128 pages. Dans cette interview accordée à Radars info Burkina, la jeune auteure revient sur les maux sociaux qui minent la société africaine, puisque c’est de cela qu’il est question dans le roman.
Radars Info Burkina : Votre dernier roman, « Afi », relate l’histoire, les difficultés d’une jeune fille dans une société marquée par le tiraillement entre la modernité et la tradition. Le récit est-il inspiré de faits réels ou est-ce juste une fiction ?
Roukiéta Rouamba : Le récit est inspiré de faits réels, une réalité teintée de fiction.
RIB : Quels sont vos objectifs en écrivant ce roman ? Et surtout, quel est le message que vous souhaitez faire passer ?
RR : En écrivant ce roman, mon objectif principal était de montrer les difficultés qu’il y a à concilier les réalités de la tradition et celles de la modernité, notamment dans le contexte de la grande ville. Aussi, je voudrais, à travers Afi, mettre à nu ce que certains enfants subissent chez leurs tuteurs en ville.
Le message que je veux faire passer est simple : la jeune fille, venue du village, a besoin d’une certaine force de caractère et éventuellement d’un encadrement affectif pour ne pas perdre ses repères dans la grande ville.
RIB : Vous avez reçu le premier prix de la meilleure parution littéraire féminine de l’année 2018 à la cérémonie de distinction de plume d’or au Burkina le 29 mars dernier. Est-ce que vous vous attendiez vraiment à une telle consécration ? Qu’est-ce que cela fait de recevoir ce prix ?
RR : (Rire) Il faut dire que je ne m’y attendais pas mais dès le départ, j’avais à cœur de présenter quelque chose qui fait plaisir. Et finalement Afi a plu aux membres du jury.
Une telle consécration me rend gaie et m’encourage davantage à aiguiser ma plume au grand bonheur de ma société.
RIB : Concrètement, comment est structuré le roman « Afi »
RR : Il est subdivisé en 4 parties. La première est titrée la famille Sanoussi. Cette partie présente en gros la famille d’Afi. La deuxième partie, « Afi eut 16 ans », montre une adolescente pleine de vie et d’avenir. La troisième partie, c’est le kudumdé, la célébration d’une fête traditionnelle chez les Gourois, Mossi du Passoré. Et la dernière partie, le départ d’Afi pour la ville.
RIB : En plus de « Afi », vous êtes également auteure de la nouvelle à succès « Vie dans la termitière », une œuvre qui décrit une société en crise morale et politique. D’où vous vient votre inspiration ?
RR : Je suis originaire d’un pays dont la population est majoritairement jeune et désireuse de réussir. Et c’est cet enthousiasme dans le combat pour la vie que reflète ma première nouvelle. Je tire donc mon inspiration de tout ce qu’il y a autour de moi, de ce que vivent mes camarades et amis comme expérience.
Propos recueillis par Yaro Candys Pilabré et retranscrits par Edwige Sanou