A chaque année scolaire, dans la majeure partie des lycées et collèges du Burkina, il est organisé une semaine culturelle pour permettre aux élèves de se divertir et de se découvrir certains talents. Au-delà de son aspect ludique, ladite semaine vise à amener les élèves à valoriser leur culture sous toutes ses facettes : coiffure, habillement, maquillage traditionnel…
La semaine culturelle dans les établissements scolaires, c’est un ensemble d’activités parmi lesquelles on peut citer la journée traditionnelle pendant laquelle les élèves portent des tenues de leurs terroirs pour faire des défilés. Pour les élèves, cette journée n’est pas pour eux une occasion de s’affranchir du port de l’uniforme scolaire, mais il s’agit surtout de les amener à valoriser leur culture d’origine. Avec l’appui des parents, beaucoup d’élèves arrivent dans les classes durant ladite semaine drapés de vêtements de leurs terroirs. Chez les filles, on voit plusieurs qui se parent de belles coiffures peules, aux bijoux faits de coques d’arachides des Bissa en passant par le foulard « liwli péédé » des Mossé, le chapeau couché sur le côté des Gourmantché ou encore le Faso danfani des dagara et autres. Au cours de la journée, il y a souvent un défilé qui se laisse apprécier dans la cour de l’école. Chacun y met du sien pour présenter son ethnie sous son meilleur jour.
Ce jeudi 04 avril 2019, nous nous sommes rendus au Lycée Nelson Mandela de Ouagadougou où nous avons assisté à leur journée culturelle. Les élèves en majorité étaient vêtus de tenues traditionnelles burkinabè. Pour Abdoul Rahim Fofana, élève en 1re A, cette journée, au-delà du divertissement qu’elle permet, est une occasion pour chacun de manifester sa fierté d’être burkinabè. « Après mes études, quelle que soit la fonction que je vais occuper, je porterai la tenue traditionnelle, surtout le Faso Danfani, même si je vais me coudre des vestes », déclare-t-il.
Selon Bintou Zabsonré de la 1re D du même lycée, ce jour est assez particulier pour eux parce que la culture africaine y est valorisée. C’est une journée de partage car nous présentons notre habillement et découvrons par la même occasion celui des autres camarades, qui ne sont pas forcément de la même ethnie que nous.
Pour le délégué général du comité des élèves, Régis Ouédraogo, cette journée se présente comme un cadre de promotion de la culture burkinabè à travers le port des tenues traditionnelles et toutes les valeurs qui accompagnent ce choix vestimentaire. Le délégué indique qu’à travers l’organisation de la journée traditionnelle, c’est un message fort qui est adressé à ses camarades pour qu’ils sachent que de nos jours, il est pour nous plus qu’un devoir de promouvoir nos valeurs culturelles. Car, dit-il « nous devons sauvegarder cette richesse culturelle face à l’influence de la culture occidentale ». Régis Ouédraogo lance un cri du cœur aux autorités politiques pour que soient instituée la tenue traditionnelle en lieu et place de l’uniforme scolaire en tissu.
Ce genre d’initiatives est à promouvoir, car permettant aux jeunes burkinabè de grandir en ayant à l’esprit de consommer des produits locaux de leur patrie.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné
