Lancé en 2016, le Programme emploi-jeunes pour l’éducation nationale (PEJEN) est à sa 3e année scolaire cette année. Ce programme, dès sa conception, visait à résorber le chômage des jeunes diplômés du supérieur, d’une part, et à combler le déficit d’enseignants au post-primaire, d’autre part. Trois années plus tard, et à un trimestre de la fin d’année, les professeurs de la première promotion ne semblent pas voir des signes annonciateurs de leur intégration. Une des raisons pour lesquelles des conférences de presse, des meetings devant le ministère font office de protestations.
Pour Assane Zoromé, les sacrifices que les professeurs recrutés dans le cadre du Programme emploi-jeunes pour l’éducation nationale (PEJEN) ont consentis sur le terrain suffisent à justifier leur intégration, sans aucune autre condition. Selon le secrétaire général, les professeurs du PEJEN souffrent d’un manque de considération sociale, à cause de leurs conditions précaires de vie, et du mépris du gouvernement. Pour lui, ils n’ont pas d’interlocuteur légitime car il n’est pas rare pour eux de s’entendre dire : « Vous n’êtes pas encore intégrés comme fonctionnaires et pour cette raison, il n’y a de réglementation vous concernant ». A en croire celui-ci, outre cela, aucune carrière n’est garantie pour eux et avec 100 mille francs comme rémunération, ils ne peuvent faire face à leurs obligations sociales.
Ce sont toutes ces raisons qui ont poussé M. Zoromé et ses camarades à demander au gouvernement de prendre des décisions afin que les professeurs du PEJEN soient intégrés dans la Fonction publique. Les plaignants s’appuient sur la loi 081-2015/CNT. Au regard des énormes sacrifices qu’ils ont consentis sur le terrain, cette intégration devrait se faire sur la base d’une demande d’intégration formulée par les intéressés. Il ne serait donc point juste qu’on les soumette à une quelconque autre épreuve de concours ou de test, a-t-il argumenté.
Le 29 mars dernier, pour cette raison, il y a eu une manifestation pour protester contre le silence qu’il qualifie de coupable du gouvernement face à leur situation. A ce sujet, le secrétaire général de la coordination, Pierre Tindano, prévient qu’ils ne se laisseront pas faire.
Ces enseignants PEJEN crient à l’injustice car ils disent accomplir les mêmes tâches que tout autre enseignant, mais ne bénéficient d’aucune indemnité.
Il faut rappeler que le PEJEN figure dans le programme présidentiel de Roch Marc Christian Kaboré. Sa mise en œuvre a démarré à la rentrée 2016-2017 par le recrutement de 4 200 professeurs, 3150 pour l’année scolaire 2017-2018 et 2100 pour celle de 2018-2019.
A préciser également qu’il était prévu un test après les trois premières années, avant d’intégrer la fonction publique, chose que réfutent les enseignants car, estiment-ils, après trois années de sacrifices, ils ont droit à l’intégration.
Pour un équilibre de l’information, nous avons tenté, malheureusement sans succès, d’entrer en contact avec les différents responsables du département ministériel.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné