Les marchés et yaars sont des lieux où plusieurs vendeurs proposent diverses marchandises. Pour que les activités y soient menées dans la sérénité et que les clients puissent les fréquenter en toute quiétude, ces espaces ont besoin de sécurité. Les organisations de commerçants ainsi que la municipalité s’organisent comme elles peuvent pour assurer la sécurité des biens et des personnes en ces lieux, mais les choses ne se passent pas sans embarras.
Nombreux sont nos compatriotes qui conçoivent le marché comme un lieu de désordre où tout peut être toléré. C’est ce qui explique d’ailleurs en grande partie l’anarchie dont font montre certains commerçants, qui ne se gênent pas d’obstruer avec leurs marchandises les couloirs et principaux passages, ce qui peut se révéler extrêmement préjudiciable, surtout en cas d’urgence comme un incendie. Si parmi les commerçants qui exercent dans les marchés on trouve des adeptes du désordre et de l’insécurité, il n’en demeure pas moins que le plus grand nombre s’organise pour y assurer la sécurité des personnes et des biens. « Nous avons recruté des vigiles pour assurer la sécurité des boutiques le soir. Pour la prévention des incendies, nous avions formé dix personnes qui faisaient un travail dans ce sens. Malheureusement on a dû arrêter, faute de moyens », confie François Ilboudo, responsable des commerçants du marché « Pag-la-yiri ».
Dans cette initiative de sécurisation des marchés et yaars, les commerçants bénéficient de l’appui de la police municipale, avec la présence dans les principaux marchés de postes de police. Les agents qui y sont sillonnent quotidiennement les lieux pour régenter les cas d’occupation anarchique. Ils disposent également d’extincteurs pour réagir rapidement en cas d’incendie en attendant l’arrivée des sapeurs-pompiers. Dans la même lancée, la Régie autonome de gestion des équipements marchands (RAGEM), en collaboration avec la Brigade nationale de sapeurs-pompiers (BNSP), organise deux fois par an des manœuvres au marché Rood Woko ainsi qu’aux marchés du 10 et de Sankar-yaaré avec des dispositifs contre les incendies. Ces exercices ont pour but de familiariser les commerçants avec l’équipement d’intervention des pompiers et de dégager des voies d’accès rapide. Mais le constat fait par les soldats du feu est que certains commerçants exposent leurs marchandises sur les voies réservées à cet effet, ce qui rend le passage de leurs engins difficile, voire impossible. Or, un tel état de fait pourrait empêcher les secours de maîtriser le cœur des flammes en cas de sinistre.
Il importe donc que la sensibilisation des premiers concernés, en l’occurrence les commerçants, soit accentuée, mais aussi que des sanctions fermes soient prises contre les récalcitrants afin d’éviter des drames comme l’incendie du marché central de la capitale en 2003, qui avait causé d'énormes dégâts matériels et financiers et mis de nombreux commerçants en faillite.
Armelle Ouédraogo (Stagiaire)