Le Burkina a adopté la culture de contre-saison comme une alternative à la promotion de l’autosuffisance alimentaire. A Ouagadougou, beaucoup de familles vivent de ce maraîchage périurbain, mais souffre du manque d’appui technique et financier de l’Etat, ce qui se répercute sur le marché local.
Ces derniers temps, le panier de la ménagère se remplit difficilement. Cela s’explique par la rareté et la cherté des condiments. « Les condiments sont rares, le peu qu’on trouve est cher. Je cherche la carotte, j’ai fait le tour du marché, celles que j’ai vu étaient non seulement pas fraîches, mais aussi elles coutaient chères : Le tas de trois (03) carottes à cinq cent (500) francs CFA. C’est compliqué », nous confie Mme TIENDREBEOGO, venue faire son marché. Plusieurs facteurs expliquent cette rareté et cette cherté des condiments sur le marché.
L’activité maraîchère est bien développée à Ouagadougou. Les légumes et fruits frais consommés dans la capitale burkinabè, sont en partie produits sur place, à l'intérieur ou à la périphérie de la ville. Cela est visible le long du réseau hydrographique de Ouagadougou, et la plus importante activité de maraîchage se rencontre autour des eaux de barrage. Le maraichage est l’une des principales activités rémunératrices de revenus au Burkina Faso. En milieu rural comme en zone urbaine, cette activité est beaucoup pratiquée. La filière fruits et légumes occupe une place de choix parmi les filières porteuses retenues.
Dans le maraichage, on trouve des produits tels le choux, la tomate, la carotte, les ognons, les poivrons, plusieurs variété de salade. Comme fruits il y la banane, la papaye, des tubercules tels le tarot, le manioc etc. Ces produits sont écoulés directement sur le marché local.
Malgré son développement, ce secteur est confronté à des difficultés. Il s’agit entre autres de l’urbanisation sans cesse croissante de la capitale du Burkina, qui est source d’expropriation de nombreuses familles de leurs champs. En effet ces derniers sont confrontés à un problème de place, c'est-à-dire qu’ils n’ont pas une autorisation officielle pour mener leurs activités au bord des barrages et à tout moment on peut les y déguerpir. En plus de cela, il y a un manque d’appui technique et financier de l’Etat. « Le coût des intrants agricoles sont un peu élevé », indique Etienne, un maraicher. La pluviométrie est le facteur déterminant qui ne facile pas la tâche aux jardiniers. En effet, « pendant la saison sèche, il n’y pas suffisamment d’eau, mais en saison pluvieuse l’eau du canal déborde cela empêche la culture de certains produits », explique Etienne. Pour ces maraichers, en temps de pluies ils sont obligés d’aller chercher d’autres sites pour leur jardinage, ce qui n’est pas toujours évident et freine leurs activités, d’où la cherté des condiments constaté ces derniers temps.
Edwige SANOU