Le mois de mars est consacré mois de la femme. Pour aider les femmes à mieux vivre ce mois qui leur est dédié, la clinique Yidantwa, sise à Bendogo, dans l'arrondissement 4 de Ouagadougou, a lancé ce samedi 1er mars 2025, une campagne de dépistage des cellules précancéreuses du col de l'utérus et du sein.
Cette campagne s'étend sur deux jours de 8 h à 16 h, mais le dépistage se fait tous les jours au sein de la clinique.
Selon Alda Miriam Barkwendé Zoungrana, Sage-femme, Attachée de santé en soins gynécologiques et obstétriques, responsable de la clinique Yidantwa, cette campagne de dépistage est une manière d'accompagner les femmes à suivre de près leurs états de santé, face à la récurrence des cas de cancer.
Une contribution de 2000 F CFA est demandée à chaque patiente pour le matériel de dépistage, pour cette campagne. Il est attendu au moins 200 à 250 patientes.
« On a initié cette campagne parce qu'en tant que femme, il est bon de faire un bilan particulier de santé, en dehors du bilan général que tout le monde fait. Aussi, comme mars, c'est le mois de la femme dit-on, on commence notre mois avec ce dépistage », a-t-elle fait savoir.
L'initiative est bien appréciée par les femmes venues se faire dépister, ce premier jour.
Pour Madame Kaboré/Baguian Nématou, c'est une bonne idée, car au lieu d'être préoccuper par comment obtenir le pagne de 8 mars ou quel modèle coudre, il est mieux de connaître son état de santé.
« Le dépistage permet de savoir ce qu'il y a et d'éviter ou minimiser le pire dans la mesure du possible. », a-t-elle indiqué.
Pour étayer ces propos, elle prend l'exemple de sa sœur, qui, après un dépistage qu'elle estime d'ailleurs un peu tardif, a découvert la présence d'un cancer du sein. « Elle a subi une intervention chirurgicale et ça va beaucoup mieux aujourd'hui », a-t-elle dit insistant sur l'importance du dépistage.
Madame Idogo/Yaro Delphine, qui est à son troisième dépistage, voit également en cette campagne une belle opportunité parce que nombreuses sont ces femmes qui n'ont pas les moyens pour faire le dépistage.
« Ça nous aide beaucoup puisqu'on est situé sur notre état de santé. Ça permet de sauver beaucoup de femmes », a-t-elle soutenu.
À ces femmes qui hésitent encore, ou qui ont peur de se faire dépister, dame Idogo les invite, à ne pas jouer avec leur santé, car c'est une question de vie ou de mort.
« Il ne faut pas avoir peur en matière de santé. Je leur conseille de se faire dépister, connaître leur état de santé, pour vivre mieux », affirme-t-elle.
Rabiatou Zagré, venue se faire dépister pour la deuxième fois, se réjouit de la tenue de cette campagne dépistage et s'engage à sensibiliser son entourage.
« Quand on se dépiste tôt, on a plus de chance de pouvoir traiter. Si le dépistage ne révèle aucune anomalie, l'on est psychologiquement apaisé.
Toutefois, elle souhaiterait que le dépistage puisse se faire à titre gracieux durant la campagne, pour booster l'engagement des femmes.
Par ailleurs, en cas de détection de signes d'un début de cancer chez une patiente, la clinique Yidantwa, s'engage à l'accompagner à travers la prise des rendez-vous auprès des médecins dans les centres de santé qui s'occupent des maladies cancéreuses.
« On peut l'accompagner pour ses rendez-vous, l'orienter dans les hôpitaux où il y a la subvention pour la prise en charge des soins. », a-t-elle rassuré
Une autre campagne de dépistage sera lancée en avril prochain après la fête de Pâques, pour permettre aux femmes qui n'auront pas l'occasion de se faire dépister à la présente campagne.
De tout cœur, elle exhorte les femmes à bannir la peur, car « ça n'arrive pas qu'aux autres. Ça arrive à tout le monde. Plus tôt, tu sais que tu as, plus vite tu te prends en charge et tu as de meilleures chances de guérir de cette maladie.
Flora SANOU