Le porte-parole du gouvernement, lors du point de presse sur le Conseil des ministres du 22 avril, a affirmé que la date du 28 avril annoncée pour la reprise des cours était toujours d'actualité. Il a cependant précisé que la priorité du gouvernement était d'assurer la sécurité sanitaire des élèves et enseignants, d'où la prise de certaines mesures. Mais pour les syndicats de l'éducation, il ne saurait y avoir de reprise des activités sans une satisfaction préalable de certaines de leurs doléances.
Pour Souleymane Badiel, secrétaire général de la F-SYNTER, il n'est pas encore question d’une date de reprise des activités pédagogiques. La position des syndicats de l'éducation sur la question est, soutient-il, qu'il faut au préalable lever la mesure gouvernementale de coupure voire de suspension des salaires, en fin mars, de certains de leurs membres et réparer le préjudice subi par ces fonctionnaires. C'est seulement après cela que les acteurs dudit secteur pourront sereinement envisager la reprise des activités. En outre, la fermeture des écoles ayant été décidée pour limiter la propagation de la maladie, lorsqu'on parle de réouverture des classes, les syndicats se demandent bien quel est l’avis des techniciens du ministère de la Santé, à la lumière de l'évolution du Covid-19, sur la reprise des activités pédagogiques.
Les syndicats soutiennent par ailleurs que nul ne souhaite ni n'œuvre pour qu'il y ait une année blanche au Burkina. « Personne ne s’emploie à faire en sorte qu'il y ait une année blanche dans notre pays ; personne n'est dans cette logique. Toutefois, il ne s'agit pas non plus de reprendre les activités pédagogiques, juste pour les reprendre. Le plus important aujourd'hui pour notre pays, c'est la préservation de la santé des populations, au nombre desquelles il y a les élèves», argumente Souleymane Badiel. Si ce préalable est satisfait, affirme le secrétaire général de la F-SYNTER, il est évident que les acteurs de l'éducation qu'ils sont, s’ils sont consultés, feront des propositions sur ce qui peut être envisagé pour sauver l'année scolaire en cours.
Armelle Ouédraogo