En circulation dans la ville de Ouagadougou, il n’est pas rare de voir des ralentisseurs de type dos d’âne communément appelés « gendarmes couchés », qui selon les autorités compétentes, ont pour rôle premier, la régulation des vitesses. Cependant, ces édifices constituent également l’une des causes d’accidents routiers.
Les accidents de la circulation routière sont l’une des causes de la mortalité au Burkina Faso. En effet, de 2014 à 2016, le pays a enregistré 46 883 blessés et 2 756 morts dans 57 138 cas accidents de la circulation, selon l’Office national de la sécurité routière (ONASER).
Si, pour certains cela est dû aux excès de vitesse et au non respect du code de la route, d’autres en plus de ces éléments pointent du doigt, le nombre croissants et anarchique des ralentisseurs routier. Ces ralentisseurs dans notre contexte ont vu le jour, dans l’intention de minimiser le taux d’accident en redusant au maximum les vitesses en circulation. Selon le chef de service de la promotion de la sécurité routière à l’ONASER, Dramane Gamané, l’une des méthodes les plus efficaces était de jouer sur ces infrastructures routières. « C’était une manière de contraindre les usagers à réduire leur vitesse », a-t-il expliqué. En ce qui concerne la construction des ralentisseurs de type dos d’âne, le décret n° 2012-1111 du 31/12/2012 pris en Conseil des ministres, a fixé les normes de conception et de construction de ralentisseurs routiers de vitesse.
Mais hélas, on constate, de plus en plus l’éclosion anarchique et incontrôlée de ces ralentisseurs, qui ne respectent ni les normes de construction, ni de panneau de signalisation de danger annonçant leurs présences, ni même de panneau de position. A titre d’exemple, certains ralentisseurs dépassent largement la hauteur réglementée à 0,01 mètre maximum. Et d’ajouter que la distance minimale qui sépare deux ralentisseurs doit être de 200 mètres dans la ville et sur les axes routiers.
Cette situation fait de ces ralentisseurs un fossoyeur de la route, car ils ne produisent pas l’effet escompté. Ils endeuillent des milliers de famille au Burkina Faso.
Pour M. Gamané, tous les ralentisseurs qui ne respectent pas les normes ne sont pas acceptés par le ministère en charge des infrastructures routières. « Les actions sont entreprises au niveau du ministère pour décaper tous ceux qui sont concernés », a-t-il confié.
Il interpelle les usagers aux respects des normes de construction de ces modérateurs de la circulation pour minimiser les accidents, afin qu’ils puissent répondre aux attentes de sa mise en œuvre.
Mariam CONGO