L’apparition du Covid-19 au Burkina affecte tous les secteurs d’activité, qu’ils soient de l’économie formelle ou informelle. Avec la fermeture des grands marchés et des yaars, les produits maraîchers connaissent un problème d’écoulement. Des jardiniers (jardinières) aux commerçantes de fruits et légumes, la chaîne est interrompue. Que font les premières cités pour y remédier ? Des réponses dans cet article.
Les jardiniers et jardinières écoulaient principalement leurs légumes grâce aux commerçantes des marchés. Avec la fermeture des grands marchés et des yaars, ces commerçantes ont cessé leur activité. Les maraîchers se retrouvent alors dans une situation de mévente en raison des difficultés d’écoulement. Une dame faisant la culture de la salade et des feuilles au jardin de Boulmiougou affirme qu’elle a des difficultés pour nourrir sa famille en ce moment. « Actuellement pour éviter de tout perdre, nous vendons nos légumes avec les commerçantes au bord des voies. Nous les vendons à petit prix pour éviter qu’ils pourrissent. Nous le faisons à notre corps défendant ». Elle ajoute que les commerçantes des marchés et yaars venaient nombreuses acheter leurs légumes en grande quantité. Aussi, cette jardinière affirme qu’elle avait coutume de vendre à des clientes fidèles et de façon régulière. Cultiver de la salade nécessite beaucoup d’eau. D’après notre interlocutrice, la rareté de l’eau rend difficile l’arrosage normal des cultures, outre la mévente.
Sylvain Sawadogo, un jeune jardinier du même lieu, ne dira pas le contraire. Malgré la rareté de l’eau, les légumes se vendaient comme de petits pains auparavant, déclare-t-il. « J’avais un gain journalier minimum de 10 000 francs. Mais actuellement, nous sommes obligés de céder nos légumes aux commerçantes aux abords des voies qui les vendent avant de revenir nous payer en fonction de ce qu’elles ont eu comme recette ». Il renchérit que le niveau de l’eau du puits se trouve actuellement à dix mètres en profondeur et qu’il faut se bousculer pour se servir. Monsieur Sawadogo dès 7 heures du matin est déjà sur son lieu de travail pour effectuer les premiers arrosages en attendant midi et le soir pour terminer. Ces jardiniers et jardinières disent comprendre les mesures prises par les autorités pour éviter la propagation de la maladie. Cependant, beaucoup d’entre eux se plaignent de ne plus être capables d’assurer leur pitance quotidienne. Tous espèrent vivement un retour rapide de la situation à la normale.
Elza Nongana (Stagiaire)