jeudi 21 novembre 2024

Productions saisonnières : Boulmiougou, le creuset de la fraise de Ouagadougou

vlcsnap 2018 01 23 16h40m59s781 2La fraise bio made in Burkina Faso! Le cœur de la production de ce fruit rouge est à Boulmiougou dans la périphérie Ouest de Ouagadougou, où des dizaines de maraîchers ont fait des abords du barrage, une fraiseraie depuis les années 70. Excursion dans cet univers peu connu.

Il est 10h ce matin, un paysage accompagné d’une fraîcheur douce nous accueille dans les jardins aux abords du barrage de Boulmiougou. Choux, salade, carottes et surtout ce fruit rouge délicieux, notamment la fraise y poussent allègrement. « Plus de huit (8) hectares de fraises sont cultivés ici » nous a confié Ousmane Nikièma, maraîcher sur le site de Boulmiougou.

C’est le jour de la moisson pour M. Nikièma. En effet, la récolte de la fraise se fait tous les deux ou trois jours selon le temps qu’il fait. Plus il fait chaud, plus la fraise murit vite. A chacune de ses récoltes notre maraîcher s’en tire avec au moins une tonne de fraises. Le carton de fraises de 4 kilogrammes (kg) coûte dix mille (10 000) francs CFA. « Grâce à la production de la fraise, ma famille est à l’abri du besoin. J’arrive à répondre efficacement à leurs attentes sur le plan financier », s’est-il réjoui.

Nul n’est prophète en son pays !  « La plupart des gens croit que les fraises qui se trouvent sur le marché sont importées alors que c’est le fruit du travail des maraîchers locaux » a t-il déploré. Pourtant, à l’extérieur, la fraise burkinabè est très connue et même prisée. « Nous exportons beaucoup dans la sous région. Par exemple en Côte d’ivoire, nos fraises sont très appréciées au détriment de celles importées du Maroc », a-t-il noté.

vlcsnap 2018 01 23 16h47m19s412Dans ce domaine pourtant, tout n’est pas rose. Les producteurs font face à un manque criard d’eau. L’ensablement du barrage gagne du terrain chaque année et les puits aux alentours des champs ne comblent pas le besoin. Cette année, la situation risque de  s’empirer à cause de la mauvaise pluviométrie. « Normalement, la production de fraises s’étend de janvier à avril. Mais cette année, la pluie a été tellement capricieuse que  la production risque de s’estomper avant le mois de mars », a-t-il déploré.

Outre la rareté des eaux, les producteurs de fraises font face aussi à un problème d’écoulement. « Avant, c’était l’Union des coopératives agricoles et maraîchers du Burkina (UCOBAM) qui nous aidait à vendre nos produits. Aujourd’hui, avec la fermeture des industries de transformation, on a du mal à écouler nos fraises. On vend avec les revendeurs locaux et on exporte le reste » a expliqué sieur Ousmane.

vlcsnap 2018 01 23 16h42m57s191 2Il existe plus de 600 variétés de fraises, au nombre desquelles l’Anapollis, la Gariguette, la Ciflorette, la Charlotte, la Ronde, la Festival, etc. la plus cultivée est la Camarose. Les critères de sélection portent en général sur la forme, la couleur, la fermeté ou l’arôme.

Il faut noter que le site de Boulmiougou est le plus vieux site de production de fraise au Burkina. Son exploitation a démarré depuis les années 70 avec l’aménagement du barrage. Auparavant, la fraiseraie se trouvait dans le canal du Mogho Naba. De nos jours, on dénombre plusieurs fraiseraies en l’occurrence celle de Bika et du Larlé Naba Tigré.

 

 

Candys Solange PILABRE / YARO

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