jeudi 21 novembre 2024

Gâteau de mariage : « Il est aujourd’hui difficile de penser mariage sans prendre en compte le gâteau »

patisserieUn repas de mariage ne saurait être complet sans un bon dessert. Incontournable dans la plupart des mariages, le gâteau de mariage est le clou de la réception. Se présentant sous différentes formes en fonction de l’inspiration du pâtissier et des goûts des mariés, sa coupure est irréfutablement attendue par tous les invités. Géomaticienne de formation (cartographie et télédétection), Ariane Saintia Amandine Sanou a fait de la pâtisserie sa passion. Exerçant dans le domaine depuis environ six ans, elle met tout en œuvre pour offrir aux futurs mariés qui font appel à ses services des gâteaux à la hauteur de leurs attentes. Votre journal Radars Info Burkina (RIB) lui a tendu son micro.

 Radars Info Burkina : Quelle est la place du gâteau dans le lunch du mariage ?

Ariane Saintia Amandine Sanou : Après la robe de la mariée et la décoration de la salle qui attise beaucoup la curiosité des invités, la coupure du gâteau est très attendue lors des mariages. C'est une tradition importée d'Europe qui prend de plus en plus de l'ampleur. En Europe comme en Amérique normalement après un repas de noces ou tout autre repas, on propose le dessert, et comme il s'agit d’un événement grandiose, il faut aussi que le dessert soit de taille. Au Burkina il est devenu quasiment impossible de préparer son mariage sans inclure le gâteau de mariage.

RIB : Quelles sont les caractéristiques d’un gâteau de mariage ?

ASAS : Le gâteau de mariage doit respecter le goût et les désirs des mariés et des invités. On ne va pas par exemple faire un gâteau aux épices indiennes ou uniquement au chocolat noir à 98% pour le Burkinabè moyen, sinon il ne sera pas mangé et traînera sur les tables. En outre, le gâteau doit être en quantité suffisante pour que la majorité des invités puisse en avoir ne serait-ce qu'un petit bout, sinon c'est frustrant pour certains de voir un somptueux gâteau et de ne pas pouvoir le déguster. Par ailleurs, le choix du gâteau et donc des ingrédients doit tenir compte du climat du moment. On ne va pas faire un gâteau crème chantilly en avril dans une salle de fête qui n'est pas climatisée et où il peut y avoir à n'importe quel moment délestage.

RIB : La demande de gâteaux de mariage est-elle forte ? Si oui, à quelle période de l’année ?

patisserie 2ASS : Le gâteau de mariage est devenu presque une coutume au Burkina. Comme déjà dit plus haut, il est aujourd’hui difficile de penser mariage sans prendre en compte le gâteau. La demande est de plus en plus forte pendant toute l'année mais elle l’est particulièrement en fin d'année, où il y a beaucoup de mariages, avant le carême musulman et avant la saison des pluies et les vacances. Actuellement, même les musulmans lors des « fouri » (mariage musulmans) commandent le gâteau de mariage.

RIB : D’où tirez-vous l’inspiration pour créer des gâteaux uniques, propres à chaque couple ?

ASS : L'inspiration vient le plus souvent en regardant des catalogues en ligne de gâteaux de professionnels. On essaie de faire pareil et même mieux, mais aussi en découvrant le thème du mariage. Récemment, une dame nous a contactés pour un mariage franco-burkinabè dont le thème était "Bienvenue au Burkina Faso". Nous avons donc proposé aux futurs mariés un gâteau en imprimé "Luili pendé", pagne typique du Burkina. Il arrive aussi que les futurs mariés viennent avec leur modèle, leurs couleurs, leurs exigences, nous les écoutons, conseillons et nous reproduisons le modèle demandé

RIB : Les prix des gâteaux sont-ils accessibles à tous et quel est le montant minimum pour un bon gâteau de mariage ?

ASS : Oui, les prix sont accessibles à toutes les bourses. Chacun fait selon ses moyens. On peut commander juste un gâteau. Mais les commandes les plus fréquentes sont de trois étages.

Le prix minimum varie d'un pâtissier à l'autre, est fonction des ingrédients utilisés, des services demandés qui sont généralement facturés en plus du prix (figurines, assiettes pour le service, transport du gâteau, aide à la coupure...). Les prix ne sont pas figés. Au Burkina, le prix peut aller de 10 000 à 40 000 F CFA pour un seul gâteau, un coût à multiplier selon le nombre d'étages voulus. Mais pour un bon gâteau à la crème au beurre il faut 20 000F , à la crème chantilly il faut prévoir 25 000 F et en pâte à sucre pour la pièce,il faut compter 25 000 F.

RIB : Quels conseils donneriez-vous à de futurs mariés qui ne jugent pas nécessaire d’avoir un gâteau à leur mariage ?

patisserie 3ASS : Le gâteau est très attendu par beaucoup d’invités au mariage qui veulent voir la décoration, le présentoir, goûter aux différents parfums. C’est également honorer ses invités même si ce n’est pas une obligation. Ça rend le mariage plus complet en fait. Puisque après avoir mangé et bu, il est intéressant de finir le repas par un dessert, une touche sucrée. La coupure et l’échange des parts de gâteaux par les mariés dénotent également l’union, l’amour qu’ils se portent. C’est un acte très symbolique. Et c’est de bon ton que les futurs mariés puissent inclure le gâteau et le budget qu’ils désirent y consacrer dans leurs différentes préparations. Nous avons plusieurs clients qui ne se souviennent qu'il faut un gâteau qu’à la dernière minute. Et ce n’est pas toujours évident que le résultat soit à la hauteur des attentes. Le jour du mariage, il est recommandé de déléguer quelqu’un qui sera responsable du gâteau, pour éviter les désagréments.

Propos recueillis par Armelle Ouédraogo

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