jeudi 21 novembre 2024

Mouvement d’humeur des chauffeurs : l’UCRB s’en démarque et les manifestants maintiennent leur mot d’ordre

chauf uneAprès une marche de protestation ayant eu pour itinéraire le siège de l’Union des chauffeurs et routiers du Burkina (UCRB) à Ouagarinter, les manifestants se sont organisés en petits groupes à toutes les entrées des villes pour empêcher toute sortie et toute entrée de véhicules de transport de marchandises. Et ce, après une rencontre tenue au siège de l’UCRB où l’on a pu interviewer Zakaria Belèm, le répondant du jour des manifestants.

Des chauffeurs ont organisé une marche de protestation le mardi 2 avril 2019. A l'issue de cette marche, ils  ont annoncé une grève illimitée sur l'étendue du territoire national à compter de ce jour. Pour Zakaria Belèm, porte-parole des manifestants interrogés au siège de l’UCRB, cette manifestation est une forme de protestation contre la personne d’Issoufou Maïga, le président de l'Organisation des transporteurs routiers du Burkina (OTRAF). Selon lui, après les négociations entre eux et le gouvernement en 2018, il avait été décidé de mettre une faîtière des transporteurs en place et une personne serait désignée comme responsable. A leur grande surprise, c'est M. Maïga qui serait en pole position pour occuper ce poste. Alors que celui-ci avait été décrié lors de la précédente. Les manifestants comptent maintenir le mouvement jusqu'à obtenir la démission d’Issoufou Maïga. Pour les frondeurs, si le président de l’OTRAF demeure à son poste, et surtout s’il accède au poste de  président de la faîtière, il y aura un pourcentage de fret qui ne sera  pas à l’avantage des chauffeurs burkinabè. Pour ceux-ci, les marchandises burkinabè venant des pays voisins sont transportées quasiment par des camions et des chauffeurs étrangers et ce serait une politique mise en place par Issoufou Maïga.

Pour mieux élucider la situation, nous avons contacté les dirigeants de l’UCRB, qui se sont démarqués de ce mouvement d’humeur. Selon le secrétaire général de l’Union, Tasséré Ouédraogo, les manifestants sont venus tenir leur rencontre dans l’enceinte de leur siège à leur insu. « Nous étions en rencontre en ville avec le Directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale quand notre secrétaire nous a informés que des chauffeurs avaient investi nos locaux pour tenir une rencontre. Le temps que le président et moi nous nous rendions sur les lieux, ils avaient terminé leur rencontre et ils ne nous en ont pas fait de compte rendu. Ils sont partis sous notre regard impuissant et c’est après que l’on a eu des échos de la manifestation », a-t-il déclaré.

chauf 2Pour ce qui est de la polémique, Tasséré Ouédraogo estime que la direction de la faîtière ne relève pas de la prérogative des chauffeurs routiers. Car pour lui, l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) est unique et ce sont les différents patronats, constitués en syndicats des transporteurs, qui se sont concertés pour mettre en place la faîtière et donc de ce fait ont le droit de prendre la personne qu’ils veulent comme responsable.

De même, pour le mis en cause dans ce mouvement d’humeur, en l’occurrence Issoufou Maïga, les protestataires outrepassent leurs prérogatives. Car, dit-il, "ils ne sont pas adhérents à la faîtière, ils ne peuvent donc pas se prononcer sur des instances où ils ne sont pas habilités à prendre la parole. D'ailleurs, elle n'est pas encore constituée. Je précise que le rôle du chauffeur, c'est de conduire le véhicule, le rôle du transporteur, c'est de payer le véhicule et de recruter son chauffeur. Un chauffeur ne peut pas décider à la place de son patron, ils n'ont pas à s’ingérer dans cette histoire. Je suis burkinabè, je jouis de toutes mes facultés et il n’appartient à personne de me m'indiquer ce que je dois faire ou pas. Si quelqu'un a des problèmes avec moi, qu'il me convoque à la justice pour qu'elle tranche ». Suite à ce mouvement d’humeur, les syndicats, associations et groupements de transporteurs routiers du Burkina Faso ont tenu une conférence de presse ce mercredi 3 avril 2019 pour désavouer le mouvement d’humeur, qu’ils ont du reste imputé à des individus non identifiés. Selon les conférenciers du jour, ceux-ci n’appartiennent pas aux 18 syndicats, associations et groupements de transporteur qui existent au Burkina.  Par ailleurs, ils appellent les autorités à mettre ces individus "hors d'état de nuire".

Sur le terrain à certaines entrées de la ville, nous avons pu constater que les chauffeurs frondeurs étaient organisés en groupes qui font stationner tout véhicule de transport de marchandises qui sort de Ouagadougou ou qui y entre.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné

Comments (0)

There are no comments posted here yet

Leave your comments

  1. Posting comment as a guest.
Attachments (0 / 3)
Share Your Location
  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires
  1. Articles vedettes