L'équipe du pôle judiciaire dirigé par le procureur Boubacar Sidiki Samaké, en provenance de Bamako, est à Ogossagou pour faire la lumière sur le massacre de 160 personnes dans ce village peul.
Forte d’une dizaine de membres, l’équipe d’enquêteurs conduite par le procureur du pôle juridique spécialisé dans la lutte contre le terrorisme est à Ogossagou. Sa mission : essayer de situer les responsabilités pour que justice soit faite dans ce qui constitue le pire massacre de populations civiles depuis le début de la crise au Mali. Le président Ibrahim Boubacar Keita, lors de son passage dans ce village meurtri au lendemain de l’attaque, a promis de faire la lumière.
Cette enquête du pôle judiciaire se joint à celle menée sur place par les autorités judiciaires de la région de Mopti et qui a permis d’identifier parmi les blessés cinq présumés assaillants conduits à Bamako pour être soignés et entendu en même temps.
Selon une source proche de l’enquête, certains d’entre eux pourraient être rapidement mis hors de cause, suite à des témoignages d’élus locaux les disculpant. Sur le terrain, à Ogossagou, l’équipe du procureur du pôle spécialisé tentera, à son tour, de faire parler les rescapés et autres témoins mais aussi de récolter un ensemble d’indices et de preuves matérielles.
En plus de la justice malienne, la division des droits de l’homme de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies au Mali, la MINUSMA, s’intéresse aussi au massacre d’Ogossagou. Ses enquêteurs ont déjà séjourné sur le terrain. Objectif : fournir un rapport aux autorités maliennes, en vue de les aider à traduire rapidement les coupables en justice.
Quant à l’association malienne des droits de l’homme, elle a demandé à la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête. La CPI qui dans un communiqué avait laissé entendre qu’elle pourrait, elle aussi, s’intéresser au dossier d’Ogossagou, dans le strict respect du principe de complémentarité.