Le commerce semble être l’activité phare des grandes villes du Burkina Faso, car bon nombre de Burkinabè s’adonnent de plus en plus à cette activité lucrative. Toutefois, dans cette activité, il y a beaucoup de méli-mélo, car nombreux sont ces commerçants qui s’installent clandestinement et de façon anarchique au grand damne des autorités municipales. Conséquence, les abords des voies sont de plus en plus transformés en rues marchandes. Ce qui cause très souvent de des problèmes socio-sécuritaires.
Présente au marché de Gounghin aux environs de 09h00, notre équipe a fait le constat. Une longue file de bouchers, des tables alignées les unes après les autres, suivies de vendeuses de fruits et légumes qui accourent à la vue d’un client potentiel. « Madame vous voulez quoi ? » « Il y a aubergine », « il y a tomate », « venez voir tantie », entend-t-on de partout. Pourtant, beaucoup installés en bordure des voies pour pratiquer leur sont conscients des dangers et risques auxquels ils encourent et exposent leurs clients. « C’est vrai que ma table déborde un peu sur la voie. Ce qui joue sur la circulation, mais je vais essayer de reculer », confesse Hamidou OUEDRAOGO, boucher au marché de Gounghin. Pour certains, ils n’ont guerre le choix que d’obstruer les voies pour pratiquer leur commerce, car ils n’ont pas eu la chance d’avoir des places au sein du marché.
Même constat du côté de la Zone de Ouaga inter. Outre l’embouteillage permanant sur cette voie, on y voit à perte de vue, une succession de boutiques. Chaque commerçant dans l’optique de s’approcher au maximum des usagers pour exposer ses produits, se retrouvent quasiment sur la voie pour se faire remarquer par de potentiels clients.
Cette attitude contribue énormément à augmenter les bouchons sur les voies de la ville de Ouagadougou. Le piéton est obligé de se faufiler entre les véhicules et motos avec tous les risques qu’ils encourent. Pour M. Seydou COMPAORE, commerçant, cette pratique s’explique par le fait que tous les commerçants veulent faire voir leurs produits à tout prix par les usagers souvent très pressés. « Au niveau des commerçants si un voisin dépose sa marchandise plus loin, lui aussi il fera de même et ainsi de suite ils arrivent aux bords des voies donc il faut qu’il y’ait une sensibilisation pour qu’ils prennent conscience du danger. Si les autorités peuvent même tracer la limite à ne pas dépasser, ce serait bien », explique t-il.
Certes ces derniers sont à la recherche de leur pain quotidien, mais, cette situation est à l’origine de plusieurs problèmes tels les accidents dus à l’encombrement des voies. En effet, il suffit d’une mauvaise manipulation d’un guidon ou d’un volant et un drame peut très rapidement survenir. De plus en plus, on remarque des chauffards au volant des camions remorques, qui souvent perdent le contrôle du véhicule et termine leur course au milieu des riverains en ramassant tous les commerces au passage. Par exemple, le 09 janvier 2017, un camion qui a quitté la route a mortellement fauché trois personnes aux secteurs n°24 da la ville de Bobo-Dioulasso.
En attendant que des mesures soient prises par les autorités compétentes, la balle est dans le camp de ces commerçants qui cherchent leur pitence quotidien au péril de leur vie.
Edwige SANOU
Alexiane YAMEOGO
