L’addiction est une affection cérébrale chronique, récidivante, caractérisée par la recherche de plaisir immédiat tout en réduisant une sensation de malaise interne, en dépit de la connaissance de ses conséquences nocives. Au delà des addictions à des substances nocives, il existe une autre forme d’addiction, celle liée à l’activité. Elle pose, dans le monde, un problème de santé publique majeur, dont les impacts sont multiples, au plan sanitaire.
Toutes les addictions ne sont pas liées à la consommation d’une quelconque substance. Certaines sont dues à des activités donc qualifiées d’addictions comportementales. Les plus répandues sont les addictions aux jeux d’argent, aux jeux vidéo, l’anorexie mentale et la boulimie. « Ce sont des phénomènes qui ont les mêmes conséquences que la drogue communément appelés les addictions sans drogue », explique Hamidou ILBOUDO, Secrétaire Permanant par Intérim du Comité National de Lutte conte la Drogue(CNLD).
Dans le Manuel Diagnostic and Statistical manual of Mental disorders (DSM), des critères bien définis de l’addiction reposent entre autres sur la perte de contrôle de soi et la poursuite de la l’activité malgré la prise de conscience des troubles qu’elle engendre.
Selon le manuel le sujet est considéré comme souffrant d’une addiction quand il présente ou a présenté, au cours des 12 derniers mois, des critères tels que la perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à l’activité, la présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de l’activité, le désir ou les efforts persistants pour diminuer l’activité et enfin la poursuite de la consommation malgré les dégâts physiques ou psychologiques.
Lorsqu’elles ne sont pas soignées, ces addictions peuvent avoir une issue sévère, voire tragique. La dénutrition et les carences en protéines, en sels minéraux, en vitamines et en acides gras essentiels sont responsables de très nombreux effets. Il s’agit de la faible estime de soi qui conduit le patient à se haïr, l’insatisfaction sévère avec l'apparence physique, la dépression chronique, l’isolement social, une très forte anxiété, l’irritabilité, les sauts d'humeur, la sensibilité extrême et l’augmentation de la possibilité de se faire du mal physiquement ou de se suicider.
Quant à la boulimie, elle expose le sujet à plusieurs problèmes de santé tels que les problèmes cardiaques et rénaux, l’obésité. Concernant les jeux, la déroute financière, la faillite, la perte du support familial, ainsi qu'une menace sur l'existence professionnelle en sont les conséquences. Tout ceci mène régulièrement à des tentatives de suicides, auxquelles suivent des séjours à l’hôpital psychiatrique.
Edwige SANOU
