Dans la ville de Ouagadougou, la circulation en saison pluvieuse est un exercice compliqué. Des voies immergées par les eaux, des nids-de-poule un peu partout, des domiciles se retrouvant piégés par la montée d’eau, tel est le triste constat qu’on peut faire. Une situation due à l’insuffisance de caniveaux pour drainer les eaux de ruissellement ou à la dégradation des voies. Karpala, l’un des quartiers de l’arrondissement 11 de la ville de Ouagadougou, illustre bien ce calvaire des résidents. Radars Info Burkina est allé à la rencontre des populations et de certaines autorités dudit quartier.
« Pour circuler à Karpala, il faut avoir sacrément confiance en sa voiture », nous lance un conducteur. Karpala fait partie des zones de la ville de Ouagadougou où la circulation en saison pluvieuse et même en saison sèche relève du parcours du combattant. En cause principalement : l’absence de voies adéquates. Une situation cauchemardesque pour les résidents de ce quartier ainsi que ceux qui y sont de passage, au regard des multiples désagréments qui en résultent.
Alidou est un jeune menuisier dont l’atelier est situé en bordure de la route. Pour lui, les autorités ne prennent pas en considération leurs préoccupations. « Pendant la campagne électorale, le candidat Roch Kaboré est passé sur cette même voie-là, on est sorti le soutenir. Mais aujourd’hui, il nous a oubliés », affirme-t-il amer. Selon un autre riverain, « la mairie fait des efforts, le gouvernement aussi ; mais ce n'est pas suffisant. Regardez vous-même : il n’y a pas de caniveaux ni de voies praticables. Ne serait-ce que remblayer les nids-de-poule qui parsèment la voie, les autorités en sont incapables. Vraiment, c'est décevant ».
En plus de la circulation qui est paralysée et des dégâts que cela cause sur les engins des riverains, certains habitants du quartier voient leurs maisons inondées pendant la saison des pluies. C’est pourquoi ils supplient leur marie de résoudre pour de bon cette fâcheuse et récurrente situation. « C’est un problème qui est connu depuis plusieurs années, chaque année quand il pleut à Karpala, on n’a pas plus de routes. Les eaux stagnent, provoquant beaucoup de maladies pour nos enfants et nous-mêmes. Mais personne ne veut résoudre définitivement ce calvaire. On est fatigué », déplore Adja Ouédraogo, une résidente.
Les autorités communales de l’arrondissement, pour leur part, disent être conscientes des dures réalités que vivent leurs populations. Ousmane Salambéré, secrétaire technique de l’arrondissement 11, assure que la mairie fait de son mieux, en fonction de son budget, pour amoindrir les désagréments des usagers des voies de leur arrondissement. « Nous avons engagé des travaux sur plusieurs voies afin de faciliter la mobilité de nos populations. Il reste certes beaucoup à faire, mais déjà nous sommes en train de remblayer certaines voies », affirme-t-il.
M. Salambéré annonce également plusieurs projets de construction de routes par le gouvernement dont les plans prévoient des caniveaux, notamment au niveau du boulevard des Tensoba et de la future voie qui reliera les routes menant à Fada et à Pô. Toujours selon lui, des projets de reconstruction de voies avec des ouvrages de drainage des eaux sont également en cours avec la mairie centrale de la ville de Ouagadougou.
Le dynamisme et le trafic urbain sont des atouts importants pour le développement des communes. Ainsi, la construction des voies et canaux de passage des eaux, en plus de mettre les populations et leurs biens à l’abri de plusieurs dangers, répond également au besoin de développement socio-économique.
Pema Neya (Stagiaire)
