Créées le 3 août 1960 sur les cendres de l’armée coloniale française, les premières troupes de l’armée voltaïque étaient toujours placées sous le commandement des forces armées françaises. Le transfert de commandement entre l’ex-puissance coloniale et sa colonie n’interviendra que le 1^er novembre 1960. Depuis lors, cette date est retenue pour la célébration des forces armées du pays.  

C’est une cérémonie de célébration qui intervient à une période où les forces armées burkinabè sont soumises à des rudes épreuves des attaques des groupes terroristes de tous genres En effet, il ne passe quasiment plus de semaine sans qu’un incident malheureux impliquant souvent des pertes en vies humaines dans les rangs des FDS et des civils fasse la une de l’actualité. Une situation qui alimente le débat publique depuis les premières attaques contre le pays en 2016.

La hiérarchie militaire a donc choisi sa date anniversaire pour appeler à une mobilisation de tous les citoyens dans cette lutte. Le thème de cette célébration le dit si bien : « Union sacrée autour des forces armées nationales dans la lutte contre le terrorisme ».

Chériff Moumina Sy, Ministre d’État, ministre de la Défense et des Anciens Combattants, dans son discours, est revenu sur cette triste actualité de l’armée burkinabè marquée par les différentes attaques contre les positions des forces armées. Selon le ministre de la Défense, la complexité des modes d’intervention des terroristes complique davantage la lutte contre eux. «   La guerre qui nous est imposée aujourd’hui est d’une complexité qui met à rude épreuve nos méthodes conventionnelles de combat et de renseignement », a-t-il reconnu.

Chériff Sy a également salué le soutien du Président du Faso ainsi que du Président de l’Assemblée nationale avant de plaider pour une formation adaptée des forces armées. Le ministre de la Défense n’a pas manqué n’ont plus de condamner les propos dits de démoralisation des troupes ainsi que les incitations à la haine contre des communautés sur les médias ainsi que sur les réseaux sociaux.

C’est une cérémonie de célébration qui a été ponctuée de discours, de passe d’armes et de décoration des officiers avec la présence effective du chef de l’État à la place de la Nation. Pour Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso, le Burkina Faso reste debout. Hier nos ancêtres se sont tenus debout, aujourd’hui avec nous le Burkina Faso reste debout, déclare-t-il. Et d’ajouter : « Nous maintiendrons vaille que vaille l’intégrité territoriale du pays. »

A la veille des 60 ans de la création de l’armée burkinabè, c’est une armée qui est durement éprouvée par des attaques terroristes qu’elle peine pour le moment à cerner. Son actualité est teintée du sang de ses éléments qui tombent au front. Ses équipements viennent toujours de l’extérieur, son financement aussi. Autant de réalités peu reluisantes pour un État qui se veut souverain et révolutionnaire.

Péma Néya