Deux semaines avant la rentrée scolaire, le ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la Promotion des langues nationales dépeint la situation de son département dans une situation sécuritaire difficile. Pour s’adapter à cette situation, des affectations spéciales ont été faites. Ce point de presse a été l’occasion pour lui de préciser les tenants et les aboutissants de cette action. La situation des actions entreprises par l’Etat au profit de l’enseignement privé a fait aussi l’objet d’une communication.
Acculés par les attaques terroristes, des enseignants ont été assassinés et de ce fait des cours ont été suspendus et des établissements scolaires ont été fermés. Cette situation a entraîné le déplacement de plusieurs élèves vers des zones plus sécurisées, posant ainsi la problématique des places nécessaires pour accueillir ceux-ci pendant l’année scolaire 2019-2020. Pour pallier cette situation, suite aux recommandations de l’enquête parlementaire sur le système éducatif, des affectations spéciales pour nécessité de service ont été faites. Pour la présente opération, 10 079 enseignants et 419 agents exerçant dans les bureaux ont changé de postes d’affectation pour ce qui concerne le post-primaire et le primaire, selon Stanislas Ouaro. En ce qui concerne le post-primaire et le secondaire, ils sont au total 1338 professeurs ; 2 personnels d’administration et de gestion ont également changé de poste d’affectation. Le cas des enseignants issus des établissements fermés du fait d’attaques terroristes sera traité par le secrétariat national pour affectation dans d’autres régions.
S’agissant des actions entreprises au niveau de l’enseignement privé, qu’il soit laïc ou religieux, ils recevront des subventions à hauteur de 250 millions pour les établissements privés laïcs. 
Quant à la fédération des associations islamiques du Burkina, elle reçoit 400 millions par an, tout comme la fédération des missions évangéliques. Le paiement de la subvention au secrétariat national des écoles catholiques pour l’année 2018 s’est élevé à plus de 4 milliards de francs de même que pour l’année 2019. Le remboursement de scolarité des deux dernières années est monté à plus d’un milliard trois cent mille francs. Pour le ministre de l’Education nationale, ces efforts ont été faits pour régler le problème de manque de places dans les établissements publics.
Au titre des écoles qui devraient fermer pour cause d’irrégularité, Stanislas Ouaro précise que certaines auront la possibilité d’ouvrir, notamment celles qui se sont engagées résolument à se formaliser. Cela sera possible après vérification de certains documents administratifs en cours d’établissement ou déjà faits après l’interdiction. Des autorisations seront délivrées par les gouverneurs des différentes régions, a indiqué le Pr Stanislas Ouaro. A ce sujet, il déclare que sur 1014 établissements privés recensés, seulement 249 ont pu présenter à nos jours l’autorisation de création. Sur le total des recensés, 315 sont sommés de fermer, car compromettant l’avenir des enfants. La plupart de ceux-ci présentent un état de délabrement avancé ou sont situés à proximité de milieux non appropriés à l’éducation tels les marchés, les débits de boissons, les cimetières ou dans des zones marécageuses. Certains ont été fermés pour des conditions sanitaires non reluisantes et d’autres n’ont pas de personnel qualifié.
Les attaques terroristes ayant engendré des conflits intercommunautaires et un déplacement massif des populations dans certaines localités, cela a causé l’occupation de 96 établissements scolaires. Pour le cas de ces écoles, selon le ministre, des dispositions sont prises pour que les élèves en situation de déplacement puissent reprendre les cours dans les meilleurs délais.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné
