Espaces verts à Ouagadougou : Ils perdent au fil du temps leur raison d’être

Une réserveS’inscrivant dans le cadre de la sauvegarde de l’environnement et de la lutte contre la désertification, au Burkina Faso, des espaces ont été décrétés « espaces verts ». Ce sont des surfaces réservées pour accueillir une végétation dans une agglomération urbaine. Ces espaces verts peuvent être à la fois un jardin, un parc boisé, un square, un jardin public, un bosquet... ayant  pour objectif de contribuer à agrémenter les loisirs des populations bénéficiaires. Cependant, l’on constate de plus en plus dans la capitale du pays des hommes intègres, une déviation, voire un abandon du véritable objectif de ces lieux. Ces dernières années, on déplore l’utilisation de ces espaces à d’autres fins et même un abandon pur et simple de ces zones de distractions. Ce qui constitue une perte énorme pour le développement du Burkina Faso.

Le rôle assigné à un espace vert est très important dans la mesure où  il doit contribuer à l'amélioration du cadre de vie des populations. De ce fait, l'espace vert a nécessairement des fonctions  récréative, sanitaire, éducative, sociale, culturelle et économique. En effet, il permet à la population de trouver un cadre idéal pour le repos, disposant d’une diversité des jeux contribuant à l’égayer et à la distraire après une journée de labeur. Pourtant le constat est déplorable : des terrains abandonnés, envahis par de hautes herbes et toutes sortes de bestioles. Un paysage pitoyable à l’image d’un champ de guerre abandonné.

Hélas ! Tel est l’image qu’offrent certaines réserves de la ville de Ouagadougou. Au lieu de constituer un cadre contribuant à embellir, valoriser les quartiers, ces lieux, bien au contraire, représentent par moments un danger pour les riverains, en ce sens qu’ils deviennent au fil du temps  des nids de bestioles par excellence. Aussi il faut noter que ces lieux devraient constituer un espace de retrouvailles pour les enfants, en offrant une multitude de jeux pour leur épanouissement.

Image 3 réserveCes derniers n’ont d’autre choix que de se rabattre sur les voies publiques, qu’ils transforment en aire de jeu, ce qui est à l’origine de nombreux drames. « Les jours de repos, les enfants jouent au ballon sur la voie. Cela est vraiment dangereux en ce sens qu’à tout moment ils peuvent être fauchés par un conducteur. C’est vraiment dommage. Si les réserves étaient bien aménagées elles pourraient constituer un cadre de jeu pour ces enfants», fait remarquer Mariam Ouédraogo, un parent.

On assiste quotidiennement à des déclassements d'espaces verts pour diverses raisons. Des stations d'essence, des mosquées, des boutiques, des petits marchés et même des bâtiments de service ou à caractère commercial sont érigés sur ces espaces verts. Cela se fait avec la complicité de certaines autorités. Si ce n’est pas ce genre de situations qui sont à déplorer, ce sont des parcelles nues qui sont généralement transformées en poubelles.

« Nous avons là un exemple parfait. Cet espace est réservé au sport, mais il est délaissé et envahi par les broussailles et des reptiles, qui en ont fait leur repaire. Cet espace constitue un champ de culture pour les riverains en saison pluvieuse. Malgré l’implantation de la plaque notifiant la destination du lieu, il est utilisé à d’autres fins », déplore un riverain.

Réserve image2Il faut noter que très peu de ces espaces sont aménagés. Ceux qui le sont aussi connaissent d’autres types de problèmes tels 1'entretien des infrastructures et la gestion. C’est triste de constater que l’aménagement de ces espaces fait qu’ils ressemblent plus à des débits de boissons qu’à des espaces verts et que leur gestion laisse à désirer.

Pourtant, une bonne politique de gestion de ces espaces verts pourrait constituer une bouffée d’oxygène pour le développement économique et culturel et même éducatif du Burkina Faso. Pour cela ces lieux  doivent être entretenus et protégés, ce qui exige du reste une bonne politique d’aménagement. Des efforts ont certes été faits ces deniers temps, mais les insuffisances constatées demeurent nombreuses.

Edwige SANOU