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UGEB/Justice pour Dabo Boukary : « On pense que c’est une organisation très sérieuse qui a pu porter la lutte jusqu’à 32 ans » (Ibrahim Haro)

daboboukJustice a été rendue à Dabo Boukary, étudiant en 7e année de médecine et militant de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) assassiné en mai 1990. Les militants de l’ANEB se réjouissent du procès tenu et du verdict après 32 ans, même s’ils estiment qu’il y a eu des non-dits dans l’affaire. Pour eux, ce procès est une victoire d'étape de la lutte et cette lutte va continuer pour la défense des intérêts matériels et moraux des étudiants.

« Après 32 ans de lutte, c’est une victoire d’étape pour nous, militants de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB), pour l’ensemble des étudiants et pour tous ceux épris de justice », affirme Ibrahim Haro, militant de l’ANEB, section Ouaga.

Même son de cloche chez Fernand Wilfried Bazo, président de l’Association nationale des étudiants burkinabè, section Koudougou, qui pense que la tenue de ce procès et le verdict qui en a découlé ne sont que le fruit du couronnement de plusieurs années de lutte. « Il faut le rappeler, cela fait 32 ans qu’il est tombé et durant tout ce temps, toutes les générations d’étudiants qui se sont succédé ont toujours maintenu le flambeau de la lutte pour qu’il y ait la lumière et la vérité sur ce dossier de cet étudiant qui a été crapuleusement assassiné par les dignitaires du pouvoir de la IVe république », dit-il.

Satisfait du verdict, mais …

« En ce qui concerne le procès, on voit qu’il y a beaucoup à faire parce qu’il y a des autorités qui ont été citées lors du procès tels que Salifou Diallo et également le cabinet de la présidence, donc Blaise Compaoré est une personnalité citée dans le dossier et on pense que s’il y a des actions à mener concernant cette question, on le fera », affirme Ibrahim Haro. Il estime que toute la vérité n'a pas été dite lors des audiences, mais qu’ils se réjouissent du verdict rendu en attendant le verdict final, car les accusés ont le droit de faire appel dans un délai de 15 jours.

La lutte au sein de l’UGEB n’est pas finie

Le verdict est rendu mais pour l’UGEB, la lutte n’est pas finie. Déjà, il y a la tombe de Dabo qu’il faut retrouver et remettre en état. « La tombe a été identifiée, mais elle est dans un état de disparition c’est-à-dire qu’on ne peut pas connaître facilement le lieu où il a été enterré.  Nous allons poursuivre le combat pour que la tombe puisse être réhabilitée », déclare Ibrahim Haro.

En outre, « comme le président de l’UGEB l’a dit, les actions au sein de l’UGEB vont se poursuivre. La journée du 19 mai était donc dédiée journée de l’étudiant burkinabè. Cette journée, c’était pour demander justice et vérité sur le cas Dabo Boukary. C’est aussi une journée pour rendre hommage à Dabo Boukary et elle revient d’une manière générale sur les actions que l’Union générale des burkinabè mène. Ce sont des journées qui font un point aux étudiants sur ce que l’UGEB fait », précise Ibrahim Haro.

Pour ce militant, l’UGEB ne mène pas une lutte spécifique à un dossier, c’est une lutte pour défendre les intérêts moraux et matériels et elle est engagée aux côtés du peuple, donc tant que le peuple sera toujours en souffrance, « je pense que l’Union ne peut pas se faire parce qu’on a eu une victoire d’étape. Pour nous, tous les acquis que nous engrangeons sont des victoires d’étape parce que le jour où on dira qu’on a eu la grande victoire, c’est le jour où l’étudiant burkinabè se sentira capable de répondre aux exigences du moment. Nous sommes dans le système LMD qui a connu une dégradation profonde à travers le décrochage des promotions et le nouveau régime d’études qui massacre autant d’étudiants sur le campus. Il y a beaucoup d’arguments pour dire que nous ne pouvons pas renoncer à la lutte parce que nous avons eu justice pour notre camarade Dabo Boukary ; au contraire, nous devons  poursuivre la lutte pour que les étudiants qui viendront puissent savoir qu’il y a eu un étudiant qui s’est engagé aux côtés de l’UGEB pour la défense des intérêts matériels et moraux des étudiants alors qu'il était en 7e année de médecine. Il aurait pu se taire et finir son année,  mais il a su porter le flambeau et nous devons lui rendre hommage  ».

L’Union générale des étudiants du Burkina est donc décidée à évoquer d’autres difficultés que vivent les étudiants. « Comme le disait Me Farama, la plus belle chose qu’il faut rendre à un martyr, c’est de continuer le combat qu’il a eu à faire au moment où il était vivant. Je pense que nous allons poursuivre le combat jusqu’à ce que la victoire finale nous soit donnée. Donc nous allons continuer la lutte », conclut-il.

Nafisiatou Vébama