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Commerce à Ouagadougou : Ces marchands ambulants qui prennent d’assaut les différents «yaars» des quartiers

ddd uneDans la capitale burkinabè, en plus du grand marché Rood-Woko, il y a plusieurs marchés communément appelés «yaars» dans les différents quartiers. Le constat est que plusieurs commerçants, faute d’avoir leur propre boutique, prennent d’assaut chaque jour de la semaine ces différents «yaars» pour écouler leurs marchandises. Nous sommes allé à leur rencontre pour savoir davantage en quoi consistent leurs activités.

«Moins cher ! Moins cher ! Chaussures 1000 F, 1500 F», c’est le son en continu diffusé par un mégaphone posé près d’une charrette dans laquelle sont entreposées des chaussures.

Nous sommes à «Toukin Yaar», marché de Somgandé, ce samedi  vers les 11 heures. Le marché est déjà envahi de vendeurs et de clients majoritairement féminins. C’est le jour  de la semaine dédié à ce «yaar».

La charrette contenant des chaussures (baskets), installée sur la voie bitumée, appartient à Ibrahim Nikiema, jeune commerçant ambulant.

«Depuis mon arrivée dans la capitale, j’ai vendu diverses marchandises, actuellement je suis dans la vente de chaussures. Toute la semaine, je parcours les «yaars» pour écouler mes marchandises. Aujourd’hui je suis à Toukin, le lundi je serai à Song-naaba, mardi à Koukin yaar, le mercredi, c’est le marché de Tanghin, etc.», explique M. Nikiema, occupé à vendre une paire de chaussures à une cliente.

Il fait savoir qu’il est obligé de faire ces déplacements parce qu’il ne dispose jusqu’à présent pas d’une boutique pour s’établir dans un marché. Et ce samedi, nombreux sont ces commerçants qui sont dans la même situation à «Toukin Yaar». Installés anarchiquement, ils provoquent des embouteillages sur la voie bitumée qui passe près du marché.

«Je sais que c’est interdit d’exposer les marchandises sur la voie. Mais je n’ai pas le choix. Il faut que je parvienne à gagner mon pain quotidien», avance-t-il.

ddd 2N’ayant pas de boutique au marché, Ibrahim Nikiema stocke ses marchandises à domicile. Par conséquent, il échappe depuis longtemps aux agents de recouvrement des impôts et de la mairie.

Plus loin, nous trouvons, sur un même alignement, des vendeurs de friperie, majoritairement des Ghanéens, qui ont exposé des vêtements sur des bâches au bord du goudron devant une cour d’habitation.

«Nous avons négocié avec le propriétaire de la cour pour avoir la place ici. Et chaque samedi à ‘’Toukin yaar’’, cette place est réservée à nous, les vendeurs de friperie», explique Abdou Compaoré, le seul Burkinabè du groupe. Ce dernier est dans la vente de friperie depuis 20 ans. Le prix des vêtements varie entre 500 F et 700 F l’unité, et il peut faire une recette de 15 000F à 20 000F les samedis.  Ce dernier avoue qu’il paye annuellement 12 000 F aux impôts.

Nous arrivons dans une boutique de vente de sacs et de valises, dans l’enceinte du marché. C’est Issouf Ouédraogo qui en est le propriétaire. Pour lui, c’est impuissants qu’eux, les propriétaires de boutiques, constatent la présence des vendeurs ambulants sur la chaussée. «Si nous décidons de les faire déguerpir de la route, ils vont dire que c’est de la jalousie. Pourtant les articles qu’ils vendent moins cher, la qualité n’y est pas», affirme-t-il.

Pour lui, les premiers responsables du marché et les agents communaux sont habilités à  travailler à remédier à cette situation d’installation anarchique des marchands ambulants aux alentours du marché.

Aly Tinto (Stagiaire)