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« Non-loti » d’Abdoul Bagué : pari réussi pour ce poulain

poulain uneAbdoul Bagué est un jeune réalisateur burkinabè prolifique. Son troisième et dernier long métrage, « Non-loti », a été présenté aux cinéphiles au ciné Neerwaya le lundi 08 avril. En 01h 30mn, puisque c’est le temps qu’a duré le « baptême », cette oeuvre filmique du jeune cinéaste dépeint la triste réalité du problème du logement qui est à l’origine de nombreuses crises au Burkina Faso et partout ailleurs dans le monde.

A équidistance entre la réalité et la fiction, ce film d’Abdoul Bagué a su toucher un point sensible des uns et des autres à travers la thématique abordée. A l’instar d’une téléréalité, « Non-loti » plonge avec émotion le cinéphile au cœur des quartiers communément appelés  non-lotis.

L’œuvre filmique fait voir le désarroi des habitants de ces zones d’habitats spontanés. Un entrepreneur a racheté tout un quartier précaire en vue de le détruire pour y réaliser son projet immobilier. Mais Adama, un de ses employés qu'il avait licencié auparavant, avec l'appui des habitants du quartier concerné, a décidé de s’opposer au déguerpissement des résidents, dont lui-même fait partie et cela, au péril de leur vie. Une situation qu’il n’est pas rare de voir dans la vraie vie

poulain 2Dans un style riche en émotions et à la fois comique teinté de violence face à cette injustice notoire, le jeune cinéaste a su faire passer un message fort. Ce film prône des valeurs indispensables à la cohésion sociale et au vivre-ensemble telles le pardon, l’humanisme dans les affaires et la réconciliation. Selon le réalisateur, cette œuvre vise à interpeller qui de droit sur le sort des habitants de ces zones d’habitats spontanés après les déguerpissements.

 Pour ce long-métrage, il faut souligner que le jeune cinéaste a placé la barre très haut. Cette grande première est marquée par une forte mobilisation de cinéphiles ravis et satisfaits qui ont quitté la salle. « J’ai bien aimé le film, le jeu d’acteur était impeccable. C’est vrai que le scénario est comique mais c’est à la fois interpellateur. Donc je trouve que le réalisateur a su joindre l’utile à l’agréable, bravo et félicitations à lui», lance un cinéphile.  

À cette occasion, le tout premier DVD du film a été mis aux enchères et adjugé à 100 000 FCFA, en plus d’avoir bénéficié d’un soutien de 500 000 FCFA.

Edwige Sanou