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Jeux olympiques : Le Burkina tient sa première médaille

lystt uneA quelques heures de la fin officielle des Jeux olympiques (JO) Tokyo 2020 qui ont retenu l’attention des amoureux du sport, les Etalons olympiques ont dans leur escarcelle une médaille de bronze, la première de leur histoire sportive. Analyste sportif, Gaël Péma Bayala dresse d’ores et déjà un bilan de la participation de nos 7 athlètes à ces olympiades.

« L’athlétisme burkinabè se porte bien », avait déclaré Mahamady Ouéna, chargé de communication de la Fédération d’athlétisme, lors d’un entretien en juin dernier. 7 de nos meilleurs athlètes ont pris part aux JO de Tokyo 2020. Selon Gaël Péma Bayala, on peut être satisfait du niveau de nos athlètes d’autant plus que l’aventure n’a pas été infructueuse. « Nous ne revenons pas bredouilles mais une avec une médaille, ce qui est quand même historique », confie-t-il. C’est donc un bilan globalement satisfaisant que M. Bayala fait.

Dans différentes disciplines, ces 7 Etalons ont vaillamment défendu le drapeau national dans des conditions qui ne leur étaient pas forcément favorables. L’objectif pour certains, c’était de confirmer leur bonne saison et pour d’autres de se frotter aux meilleurs athlètes pour acquérir de l’expérience.

En arts martiaux, le Burkina Faso avait deux représentants à cette compétition planétaire, en l’occurrence Lucas Diallo en judo et Faycal Sawadogo en taekwondo. Les deux ont malheureusement plié l'échine dès les premières manches. Selon Gaël Péma Bayala, la marche était haute pour ces deux compétiteurs. « Mais on ne dira pas qu’ils sont rentrés bredouilles, car ils ont engrangé de l’expérience pour le futur », fait-il remarquer. Ces deux pratiquants, de l’avis de notre interlocuteur, auront dans les compétitions à venir leur mot à dire s’ils continuent à se perfectionner à travers des compétitions majeures.

lystt 2En matière de natation, cet analyste sportif pense qu’il ne fallait pas s’attendre à des miracles, même si cette participation est une lueur d’espoir pour un pays enclavé comme le nôtre : « Déjà cette participation leur a permis de jauger le vrai niveau des olympiades. Il faut en tirer des enseignements pour s’améliorer pour les prochaines échéances ».

Dans un tout autre domaine, à savoir le cyclisme, la nation avait placé beaucoup d’espoir en son champion national dans cette discipline, Paul Daumont, qui avait là une bonne opportunité de faire valoir ses compétences avec les plus grands coureurs mondiaux. De l’avis de M. Bayala, les gens doivent avoir beaucoup d’humilité quand on parle de Daumont et de sa participation à ces JO. Selon lui, le jeune cycliste burkinabè partait uniquement tutoyer le haut niveau du cyclisme mondial. « Il ne fallait pas s’attendre à voir Daumont terminer dans le peloton de tête ou décrocher une médaille. Son challenge était ailleurs, c’était d’aller se frotter à la crème du cyclisme mondial », explique l’analyste sportif. Et de préciser : « C’est vrai qu’on nous a parlé d’une défaillance de son vélo, mais je pense qu’il ne faut même pas chercher d’excuses. Il faut juste accepter la réalité. C’est du très haut niveau et je pense que Daumont, grâce à cette participation, a pris la mesure de ce qu’est le haut niveau. C’est une somme d’expériences qu’il a engrangée », a fait remarquer Gaël Péma Bayala.

lystt 3En athlétisme, l’espoir était tout aussi grand chez les deux athlètes qui représentaient le Faso : Hugues Fabrice Zango, porte-flambeau du Burkina, et Marthe Yasmine Koala. Plus que jamais avec ces deux Etalons, le Burkina s’est permis le rêve de s’offrir une médaille olympique. Marthe Yasmine Koala, tenante de titres africains, a abandonné avant même la fin des épreuves dans sa discipline. Pour M. Bayala, l’objectif pour Marthe était de terminer la compétition et de titiller le haut niveau. « Le challenge pour elle, c’était de terminer toute la compétition et de se hisser dans le top 6, mais elle n’a pas tenu à cause d’une blessure au lancer de poids. C’est dire que physiquement quelque chose a lâché et cela donne à réfléchir sur la préparation de nos athlètes. Même si les blessures peuvent survenir à tout moment ; c’était bien pour elle de se frotter à d’autres athlètes que ceux qu’elle a l’habitude d’affronter sur le continent africain », a-t-il confié. Dernier à entrer en compétition du côté des Etalons olympiques, Hugues Fabrice Zango portait sur lui le grand rêve de médaille du Burkina Faso. Et selon l’analyste sportif Gaël Péma Bayala, il a réussi le pari. « En décrochant la première médaille olympique du pays, mieux la première médaille du triple saut en Afrique, il a tracé les sillons pour les générations futures », affirme-t-il. Et de poursuivre : « Cette délégation doit être accueillie avec les honneurs ». Si l’on a pu remarquer de la frustration chez l’athlète qui a terminé 3e, synonyme de médaille de bronze, pour Gaël Péma Bayala, cette frustration s’explique par le fait que le garçon visait plus haut, c’est-à-dire l’or, quand on sait qu’il a déjà sauté plus de 18m. Mais, dit-il, « déjà, il faut savourer cette médaille acquise dans la souffrance. L’euphorie passée, son staff devra faire le bilan, voir les enseignements à tirer, les choses à améliorer pour pouvoir dompter l’environnement d’une telle compétition. Parce que cela aussi est important, car courir en salle ou dans les meetings et prendre part aux JO, c’est deux choses différentes». « Je pense qu’il reviendra plus fort aux prochaines compétitions », a conclu Bayala.

Le comité national olympique devra aussi dresser son bilan pour permettre à ces athlètes de se hisser le plus haut possible. C’est peut-être le lieu de repenser les investissements. Mettre à tous les niveaux des moyens conséquents pour permettre une bonne formation de nos athlètes pour espérer mieux dans les grandes compétitions.

A cette 32e édition des JO, tenue du 23 juillet au 8 août 2021, il y avait plus de 33 sports, 50 disciplines et 339 épreuves à Tokyo, la capitale japonaise.

Sié Mathias Kam