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Audit de l’Assemblée nationale : « Ce qui a été rendu, c’est une décision de folklore » (Me Dieudonné Willy, avocat de Bala Sakandé)

confpress uneLes avocats de l'ancien chef du Parlement Alassane Bala Sakandé ont tenu une conférence de presse ce jour 16 mars 2023 à Ouagadougou pour, disent-ils, donner un autre son de cloche sur ce qui est depuis longtemps dit sur la gestion de l’Assemblée nationale (AN) sous le magistère d’Alassane Bala Sakandé. Cette sortie médiatique fait suite à la restitution des résultats de l’audit comptable et de gestion financière de l’AN effectué par l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) le jeudi 9 mars 2023, audit qui a révélé qu’un préjudice financier de plus de 13,6 milliards FCFA a été constaté à l’AN.

Selon les conférenciers du jour, les informations « véhiculées à dessein par le contrôleur général d’Etat sont totalement erronées ». Tout ce que l’ASCE-LC a dit à propos de la gestion de Bala Sakandé n’est pas fondé, selon Me Willy Dieudonné, l’un des avocats de l’intéressé.

« L’ASCE-LC tente d’expliquer qu’il y a un contradictoire qui a été apporté, indiquant que les gens ont été invités à proposer leurs réponses, à justifier les dépenses qui ont été retrouvées et traitées comme injustifiées, à savoir plus de 7 milliards, mais ce n’était pas le cas, ce n’est pas juste. L’argent a été dûment dépensé, les dépenses qui ont été épinglées comme n’ayant pas été soutenues par une pièce justificative retrouvée. Ce n’est pas vrai. Il y a une autre catégorie de dépense écartée comme inopportune. Je pense que ce n’est pas à l’ASCE-LC d’aller isoler des dépenses pour des activités de l’AN et dire que c’est inopportun et que ce n’est pas son rôle », a-t-il souligné.

confpress 2De ses explications on retient que lorsque la demande a été faite, toutes les pièces justificatives ont été réunies dans 4 cartons et remises à l’Assemblée législative de Transition, qui à son tour, les a transférées à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte Contre la corruption (ASCE-LC) le 28 septembre 2022.

« Mais il se trouve malheureusement que l’ASCE-LC avait déjà transmis le rapport qui n’a pas été contredit, qui n’a pas été enrichi par des observations et des apports des personnes concernées ou des gestionnaires au gouvernement qui avait déjà fait un tapage médiatique pour dire qu’il a reçu le rapport définitif de l’Assemblée nationale », s’est-il désolé.

confpress 3Répondant aux questions des journalistes, Me Dieudonné Willy a indiqué que le conseil n’entend pas poursuivre l’ASCE-LC mais contester sa décision. « C’est un abus certes qui provient d’une autorité connue, mais la démarche légale qui s’offre à nous, c’est de contester sa décision et cela a été déjà fait », a soutenu Me Willy.

A l’en croire, le conseil a commencé à saisir les juridictions et les procédures sont en cours.

« Une première décision a été rendue et le contenu indique que ce n’est pas à Alassane Bala Sakandé de contester cette démarche mais peut-être à une autre autorité. Nous pensons que ce n’est pas juste, cette analyse du premier juge. Comme la loi nous le permet, nous allons donc continuer en saisissant le juge du degré supérieur et nous pensons que la cause de notre client sera entendue. Nous pensons que quelqu’un a utilisé sa position pour tenter de nuire à leur client mais ce n’est pas pour autant qu’il faut poursuivre la personne », a-t-il affirmé.

Sur la question des 12 milliards de FCFA qui seraient à Wendkuuni Bank, les avocats disent ne pas savoir où l’argent se trouvent. « Au moment où Alassane Bala Sakandé quittait ses fonctions de président de l’Assemblée nationale, les 12 milliards étaient encore en place dans le compte dont lui et le trésorier d’alors étaient signataires. Aujourd’hui on ne peut pas vous situer parce qu’il n’a plus la possibilité d’aller vérifier et ce n’est même plus son rôle », a indiqué Me Willy.

Et Me Antoinette Ouédraogo de renchérir : « Aujourd’hui nous ne savons pas où sont les 12 milliards. Est-ce qu’ils sont encore à Wendkuuni Bank ? Je ne sais pas. Mais retenez que l’histoire va nous donner raison. Peut-être que c’est pour pouvoir prendre les 12 milliards qu’on a agité toute la batterie des audits parce qu’on s’était dit que ce n’est pas possible de passer trois ans sans toucher à une telle somme. C’est pitoyable pour des gens qui dirigent un pays, qui sont responsables d’une nation, de se comporter de cette façon ». 

A la question de savoir si Bala Sakandé accepterait de rembourser les sommes manquantes qui lui sont reprochées, Me Willy répond : « Notre client n’est pas prêt à rembourser quoi que soit.  Le combat qu’il mène n'est pas un combat pour se soustraire à ses responsabilités. C'est un combat de principe, mais aussi un combat politique.   Par principe, la gestion de l'Assemblée nationale est bien contrôlable, mais pas par l'ASCE/LC et cela a été reconnu à maintes reprises par l'ASCE/LC elle-même. Pour Alassane Bala Sakandé, cet audit est totalement illégal, il ne doit mériter aucun égard, si ce n'est une opposition ferme ».        

« C’est sérieusement révoltant d’entendre dire que quelqu’un a dépensé des deniers publics jusqu’à près de 8 milliards sans la moindre pièce justificative, c’est ce que l’ASCE-LC tente de faire croire. Il faut que les gens comprennent que ce n’est pas vrai, ce n’est pas juste. Nous allons nous battre jusqu’au bout et ça je peux vous le garantir. Nous sommes déterminés. Ce qui a été rendu, c’est une décision de folklore », a conclu Me Willy.

Flora Sanou