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Santé publique : 750 poulets congelés saisis par la CNLF

protect uneDans le cadre de la protection de la santé publique, la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) a saisi, ce mercredi 22 février 2023 à Gounghin, un quartier de la capitale burkinabè, 75 cartons contenant 750 poulets congelés provenant de l’Italie. Ces poulets sont-ils impropres à la consommation ou comestibles ? Une équipe de Radarsburkina.net a fait un tour sur les lieux.

Selon le coordonnateur national de la CNLF, l’inspecteur des douanes Yves Kafando, présent sur les lieux, cette saisie a été faite conformément à l’arrêté n°2015-03/MRA/MICA/MEF du 2 février 2015 portant interdiction provisoire d’importation, de distribution et de commercialisation de la volaille, de produits aviaires et leurs dérivés en provenance des pays infectés par la grippe aviaire. 

Des explications données par le coordonnateur, il ressort que c’est vers 6h que l’information est parvenue à la CNLF indiquant un point de stock d’amphétamines. Une équipe s’est rendue sur les lieux avec diligence et a découvert qu’au lieu d’amphétamines, c’était des poulets congelés qui étaient entreposés.

C’est ainsi que l’instruction leur a été donnée de sécuriser le local car l’importation et la vente de ce type de produits sont interdites en attendant de faire appel aux services compétents, notamment les services vétérinaires, qui viendront apprécier leur qualité.

protect 2D’après lui, même si les produits sont interdits, ça ne signifie pas nécessairement qu’ils sont impropres à la consommation. « Il appartient aux services techniques d’apprécier s’ils sont comestibles ou pas, parce qu’un produit peut être interdit au Burkina mais autorisé ailleurs. Ces produits sont interdits parce que nous voulons faire la promotion de la consommation du poulet local », a-t-il précisé.

Ainsi, si les services compétents attestent que la marchandise saisie est comestible, la CNLF procédera à sa donation à des personnes puisque la législation le permet. « Comme vous le savez, il y a des déplacés internes ; nous allons nous référer aux services de l’Action sociale pour qu’ensemble nous voyions comment céder ces poulets à ces gens si d’aventure leur consommation ne présente aucun danger. Mais s’ils sont impropres à la consommation, nous procéderons certainement à leur destruction », a affirmé l’inspecteur Kafando.

protect 3Interrogé sur comment ces produits ont pu échapper aux contrôleurs à la frontière, le coordonnateur répond que la marchandise a transité par le Ghana, selon le propriétaire du local, et a été convoyée dans une voiture destinée au transport de personnes et non de marchandises.

« Si les structures qui sont aux frontières n’ont pas l’information d’une introduction de ce type de produits à travers un moyen de transport inapproprié, c’est difficile pour elles de l’appréhender parce que les gens peuvent introduire la marchandise à travers des pistes et nous croyons que c’est ainsi que les choses se sont passées », a déclaré Yves Kafando.

S’agissant des conditions de conservation, le coordonnateur de la CNLF estime que de prime abord, elles posent problème d’autant plus que ces poulets auraient dû être conservés dans des conteneurs frigorifiques fermés hermétiquement, or ils le sont dans des frigos visiblement très poussiéreux, ce qui prouve que les conditions d’hygiène ne sont pas les bonnes. De plus, ces gallinacés dégagent une odeur nauséabonde.

La sanction encourue par ces vendeurs de poulets congelés, selon l’inspecteur Kafando, c’est le paiement d’une amende. « Nul n’est censé ignorer la loi. Ces produits sont interdits au Burkina depuis longtemps et nous n’avons pas d’états d’âme vis-à-vis des contrevenants. Nous invitons la population à collaborer, à dénoncer ceux qui s’adonnent à la vente de ces produits car en le faisant, elle contribue à la sécurité publique», a conclu le coordonnateur.

Pendant que nous étions sur les lieux, une cliente venue pour s’approvisionner en poisson a confié que le poulet est vendu à 2500 F l’unité. Selon ses dires, la vente de poulet dans ce kiosque ne remonte pas à longtemps, mais elle-même ignorait que cela était interdit au Burkina. Sensibilisée par le coordonnateur Yves Kafando, elle a promis de relayer l’information à ses proches.

Flora Sanou