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Journée mondiale des orphelins de guerre : Faire entendre la voix des enfants vulnérables, un défi

planburk uneLe 6 janvier de chaque année, est célébrée la Journée mondiale des orphelins victimes de guerre. Cela vise à rappeler l’importance de la protection des enfants en période de guerre. La situation des orphelins au Burkina, particulièrement celle des orphelins victimes du terrorisme, préoccupe plus d’un. Ainsi, plusieurs organisations, en l’occurrence Children Believe et Plan International, s’emploient à donner le sourire à ces enfants qui sont souvent des laissés-pour-compte. En marge de cette journée dédiée aux orphelins de guerre et au regard du contexte actuel du Burkina, une équipe de Radars Info Burkina a échangé avec des représentants de ces organisations sur la situation des orphelins au Faso, de même que sur les actions menées en leur faveur.

« Sans toi, père, je suis comme un arbre sans racines, juste un orphelin sans futur réel. » Cette citation d’Abel Yanguel est certainement reprise par plusieurs enfants orphelins, d’une manière ou d’une autre. Force est de reconnaître que de nombreux enfants, à travers le monde, sont victimes de conflits de tout genre. Le Burkina Faso n’est pas en reste à cause du terrorisme, cette guerre asymétrique qui, depuis 2016, endeuille des familles et fait des orphelins de guerre.

planburk 2En effet, selon Rasmata Ouédraogo, directrice adjointe du programme des urgences à Plan International, au moins 60% des populations déplacées ont moins de 18 ans au Burkina Faso et l’ONG a pu assister, entre juillet 2021 et juin 2022, près de 541 512 mômes de moins de 18 ans, soit 290 524 filles et 251 783 garçons, dans les 6 régions humanitaires (l’Est, le Centre-Est, le Sahel, le Nord, le Centre-Nord et la Boucle du Mouhoun) avec des bases d’implantations dans les zones comme Kaya, Gaoua, Koupéla et Sapouy.

De l’avis de la représentante pays par intérim de Plan International, Anika Kristic, cette organisation travaille à porter la voix des sans-voix. « Nous travaillons à ce que la voix des enfants les plus vulnérables soit entendue » a-t-elle déclaré. De ce fait, plusieurs actions ont été menées en faveur de ces enfants, avec divers programmes. Il s’agit, entre autres, de l’initiative « Campagne retour à l’école » qui consiste à aller dénicher les enfants qui ont vu leur éducation impactée par la crise sécuritaire pour les ramener à l’école.

planburk 3En sus, il y a la protection de l’enfant qui permet de travailler à mettre les enfants démunis, orphelins de conflit ou de guerre et autres dans des cadres sécurisés appelés « Espaces ami des enfants » afin de les protéger et de leur apporter tout le soutien psychosocial qui leur est nécessaire. On note aussi le programme Stratégie de scolarisation accélérée passerelle (SSAP), les Espaces d’apprentissage temporel (cadres d’apprentissage en attendant de trouver de meilleures opportunités pour réintégrer l’école normale), les bourses scolaires, des moyens de déplacement comme les vélos.

A cela, on peut ajouter le programme Renforcement économique des ménages par l’assistance directe et l’appui au relèvement, notamment la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus (AGR) au profit des ménages qui ont en leur sein des orphelins afin que les enfants vulnérables puissent retrouver une vie normale et que leur droit soit respecté.

Les entraves à l’action philanthropique de Plan International sont le difficile accès à certaines zones qui sont sous blocus et le financement. Mais l’ONG dit adapter sa stratégie d’invention pour s’assurer de toucher le maximum d’enfants, en travaillant avec des partenaires de mise en œuvre qui sont des organisations locales plus proches des communautés pouvant atteindre ces zones.

Quant à l’ONG Children Believe, elle a pu accompagner environ 8 000 enfants en 2022 à travers des formations en couture, menuiserie, peinture, etc., dans les régions du Centre-Nord et de l’Est, à en croire Seydou Dialla, spécialiste d’éducation à Children Believe.

 L’objectif est de permettre à ces enfants de s'insérer dans la société et d’obtenir un revenu pour leurs besoins quotidiens, d’où un appui qui leur est également apporté en kits d’installation pour le début de leurs activités.

« En outre, nous travaillons à unir les enfants qui se sont séparés de leurs familles. Nous réalisons également des activités de prise en charge psychosociale à travers les jeux récréatifs dans des ‘’Espaces amis d'enfants’’», a confié M. Dialla. Il ajoute que ces enfants sont soutenus en vêtements, en nourriture et à travers l’établissement de leur acte de naissance.

Selon lui, une post-formation est faite sur la gestion d'entreprises au profit des enfants pour les outiller en matière de gestion des ressources humaines, en matière de finances, de management, etc.

A cela s’ajoutent la formation de 240 enseignants à l’Est pour qu’ils s’adaptent aux difficiles conditions d’enseignement des enfants PDI, la construction de hangars, leur équipement par des outils éducatifs et l’octroi de kits scolaires aux enfants.

« Pour ce qui est de l'année 2023, plusieurs projets sont en cours de réalisation pour ces enfants déplacés internes. Nous rêvons d’un monde où chaque enfant a une voix et la capacité de réaliser son plein potentiel. Tel est notre credo », a affirmé Seydou Dialla.

C’est pourquoi, a-t-il conclu, malgré le contexte d’insécurité, « nous ne pouvons pas abandonner les bénéficiaires, nous répondrons aux sollicitations de ces nombreux enfants déplacés internes ».

Flora Sanou