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Lutte contre le VIH : Les personnes séro-ignorantes rendent la lutte beaucoup plus compliquée (Larba Ouédraogo de l'AJPO)

luttewpsLa Journée mondiale de lutte contre le VIH est célébrée le 1er décembre de chaque année. Bien qu'il soit maintenant difficile de reconnaître une personne vivant avec le VIH, la maladie persiste au Burkina. A l'occasion de la célébration de cette journée en 2022, Radars Info Burkina a rencontré le coordinateur général de l'Association des jeunes pour la promotion des orphelins (AJPO), une structure qui a en charge plus de 800 séropositifs.

L'Association des jeunes pour la promotion des orphelins (AJPO) a été créée en 1991 par des élèves et étudiants du quartier Wemtenga de Ouagadougou, pour venir en aide aux orphelins et enfants vulnérables. L'Association a plusieurs programmes, notamment dans la santé communautaire, les actions de lutte contre le VIH-SIDA, de veille citoyenne et de protection sociale. Son siège social est dans la commune rurale de Saaba et elle a des antennes, notamment à Ouagadougou, à Pô et à Manga.

Le ccordonateur général, Larba Ouédraogo, a confié qu'en matiere de lutte contre le VIH-SIDA, l'AJPO oeuvre d'abord pour la sensibilisation des populations, compte aujourd'hui 3 centres de dépistage qui offrent le dépistage VIH de façon quotidienne, deux centres de prise en charge des personnes vivant avec le VIH, avec une file active de près de 800 personnes vivant avec le VIH.

Une séroprévalence nationale toujours importante

Selon Larba Ouédraogo, du fait qu'au stade actuel il n'y a plus de cas grabataire de personnes vivant avec le VIH, de personnes qui ont la peau sur les os, la génération actuelle ne semble pas consciente de l'existence de la maladie. Pourtant sur le plan national, le taux de séroprevalence atteint 0,7 actuellement. Pour lui, ce taux est en baisse considérable, certes, mais il faut relever encore l'importance de la maladie dans l'écosystème sanitaire au Burkina. En effet, le Burkina a atteint autrefois un taux de prévalence d'environ 8. Pour Larba Ouédraogo, si aujourd'hui ce taux est à 0,7, on peut dire qu'il y a eu une baisse, mais il ne faut pas baisser la garde, car des poches de concentration existent et il faut redoubler de vigilance.

Il loue les actions de l'Etat sur le terrain qui continuent d'oeuvrer dans la lutte contre cette maladie. "Aujourd'hui, toute personne qui est dépistée séropositive est immédiatement mise sous ARV. Et les les produits sont disponibles et gratuits. Là où il faut mettre l'accent aujourd'hui, c'est peut-etre sur comment faire pour que toute personne qui est infectée puisse connaître sa sérologie. Parce que lorsque quelqu'un est séro-ignorant, il peut avoir des comportements à risque", a-t-il souligné.

La raréfaction des partenaires, une préoccupation pour l'AJPO

"En fin d'année 2021, nous avons dépisté au total 18 963 personnes, parmi lesquelles 86 cas positifs. Au 31 décembre 2021, nous étions à 755 personnes vivant avec le VIH qui sont suivies de façon régulière par les centres de l'AJPO" , a expliqué Larba Ouédraogo. Il ajoute que l'AJPO bénéficie de l'appui du budget de l'Etat, à travers le SP-CNLS, de l’appui du FAFPA et surtout du Fonds mondial. Cependant, sa crainte est que les partenaires dans le domaine se font de plus en plus rares. "De plus en plus nous avons des soucis de financement pour maintenir nos actions de lutte contre le VIH. Car si vous vous retrouvez avec un seul partenaire ou deux, imaginez vous si ces partenaires également baissent la garde et qu'ils vous disent qu'ils n'ont plus rien pour vous donner. Qu'allez vous faire ? Donc ça c'est une grosse difficulté", a-t-il fait savoir. Pour la journée du 1er décembre 2022, l'AJPO entend mener une campagne de dépistage, comme il est de coutume, particulièrement à l'université Saint-Thomas d'Aquin, mais également au sein de leurs sites habituels pour des séances de sensibilisation et de dépistage pour tous ceux qui vondront le faire.

Etienne Lankoandé