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Retard délibération des résultats des concours 2022 : Les techniciens du ministère fautifs, selon le prestataire Wenkuuni Moïse Convolbo

aaconvlb uneLe mardi 15 novembre 2022, le ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié, et ses collaborateurs ont tenu une conférence de presse à Ouagadougou pour donner les raisons du retard observé dans la publication des résultats des examens et concours de la Fonction publique, session de 2022. Il en était ressorti, d’une part, que la faute incombait au prestataire qui assure la gestion de la plateforme e-concours et, d’autre part, que des difficultés de scannage de certaines copies dont le ministère a la charge expliquaient cette situation.

Le 16 novembre 2022, le prestataire a, dans une déclaration, donné sa version des faits. Il y explique la chronologie des faits et met plutôt à l’index les techniciens du ministère de la Fonction publique.

D’après cette déclaration signée par le Dr Wenkouni Moïse Convolbo, le contrat du cabinet en charge de la plateforme e-concours a été validé par l’ex-Premier ministre Marie Joseph Dabiré en mars 2020. Pour les concours de 2020 et 2021, il n’y a pas eu de problème. Le système de gestion des concours de la Fonction publique a bien fonctionné aussi bien en 2020 qu’en 2021 et devait se poursuivre en 2022, a-t-il déclaré.

Pour ce qui est de la session 2022, la responsabilité du retard des résultats incombe aux techniciens du ministère de la Fonction publique.

Mais avant d’en venir à la responsabilité des techniciens, Dr Convolbo fait des révélations sur la surenchère dont a fait cas le ministre Bassolma Bazié et les négociations qui ont pris deux mois avant la signature du contrat, lors de la conférence le 15 novembre dernier.

En effet, selon le ministre Bassolma Bazié, le ministère a été confronté à une augmentation extrême des prix proposés par le prestataire. « Le montant initial proposé était de 1 500 000 000, hors taxes, alors qu’en 2019 il était de 595 000 000 FCFA et de 377 000 000 FCFA en 2021. Il a fallu des négociations âpres pour arrêter la somme de 390 000 000 FCFA, hors taxes. Cette négociation et la conclusion nous ont aussi pris au moins deux mois », avait-il expliqué.

Mais le prestataire, dans sa déclaration, affirme que son cabinet n’a reçu aucun centime de cette somme et que malgré cela, les inscriptions, les compositions et le début de la correction électronique ont été une réalité et le travail se poursuit malgré les difficultés que « le ministre et certains de ses collaborateurs ont créées ».

De plus, à la demande de concevoir une autre plateforme (deuxième plateforme) de correction qui tient compte des irrégularités dues au retrait des questions mal formulées, le travail a été fait sur fonds propres du prestataire sans chercher à faire un avenant comme il est de coutume dans pareil contrat, a souligné le prestataire, qui ajoute que la somme de un milliard cinq cents millions (1 500 000 000) de FCFA ne représente rien d’autre que les frais d’hébergement de la plateforme dont le ministère est chargé de la paie.

« Actuellement, le ministère paie l'hébergement de la plateforme et demande un accompagnement des concepteurs. C’est d’ailleurs à ce titre que nous vous avions demandé de changer la formule en licence pour disposer de la plateforme pour le ministère. D'où la première facture qui correspondait à 1000 FCFA par licence ou candidat pour la plateforme avec une capacité de 1 500 000 licences ou candidats. Ce qui fait, par un petit calcul mathématique, un milliard cinq cents millions (1 500 000 000) de FCFA », a-t-il expliqué. Et d’insister qu’il n’y a eu aucune discussion sur le budget de cette année 2022 et cela, sur la base de la parole donnée et de la confiance que le ministre leur (le cabinet) a accordée.

Qu’en est-il du retard dans la publication des résultats ?

Dans la récupération des résultats, personne ne peut bloquer les résultats car c’est le ministère de la Fonction publique qui télécharge les copies et reçoit les résultats, selon l’ingénieur Convolbo. Les résultats viennent en deux (2) groupes : les copies bien corrigées et les copies avec erreur (cas de copies mal scannées ou de candidats ayant mal grisé les cases, etc.). Il appartient au ministère de la Fonction publique de scanner de nouveau, de réintroduire et de relancer la correction, explique-t-il. Cependant, le retard vient des questions mal formulées et retirées et des problèmes de scannage.

Pour le premier, M. Convolbo fait remarquer que c’est pendant la correction que le cabinet s’est rendu compte qu’il y avait des questions qui n’avaient aucune bonne réponse. « Après des discussions avec l’administration, nous apprenons que des questions ont été mal formulées et retirées du sujet et comme c’est le ministère de la Fonction publique qui importe les sujets dans la base de données, ils ont juste changé de sujet en mettant la forme qui les arrangeait. Aucune notification de cette situation n’a été faite au cabinet pour une prise en compte dans le système de correction automatique », a-t-il relevé.

Aussi, le problème lié à la correction des copies pour la session de 2022 réside dans la qualité du scannage (Ref: Error_Scannage).

« Nous avons remarqué que des copies ont été mal photocopiées et mal scannées. Pour des raisons que nous ignorons, les copies du concours des Sages-Femmes ou Maïeuticiens (Examen professionnel), composé sur table, ont été noircies par vos agents, de la question 21 à la question 60 (Ref : Copie Sage-Femme). Malheureusement, malgré nos multiples efforts pour corriger ces copies, la machine ne reconnaît pas toute cette partie grisée venant de votre ministère », a-t-il notifié.

Par ailleurs, l’ingénieur déplore que ce soit à travers les réseaux sociaux que le cabinet ait été informé de cette situation.

« Nous n’avons, en effet, jamais été saisi officiellement par vous pour nous demander de rendre compte des difficultés liées à la gestion du e-concours 2022, alors qu’une simple correspondance de demande d’explications aurait permis d'éclairer l’opinion et certainement de vous éclairer davantage », a souligné M. Convolbo tout en précisant qu’il n’a pas la prétention d’apprendre quoi que ce soit à l'administration publique burkinabè, qui devrait être le centre d’excellence des procédures administratives.

Flora Sanou