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Insécurité alimentaire : Le gouvernement burkinabè veut augmenter la production agricole de plus de 20% en 2023

insecalim uneLe Burkina Faso célèbre la 42e édition de la Journée mondiale de l’alimentation, le 17 novembre 2022, sous le thème « Ne laisser personne de côté. Amélioration de la production ; Amélioration de la nutrition ; amélioration de l’environnement ; amélioration des conditions de vie ». Selon le représentant du Premier ministre à l’ouverture, le gouvernement entend montrer, à travers cette célébration, l’importance accordée à la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Au Burkina, selon l’analyse du cadre harmonisé de mars 2022, l’insécurité alimentaire a touché durant la période de soudure environ 3,5 millions de personnes, soit 16% de la population, avec un indice de faim de 25,8% en 2021 et une prévalence de la sous-alimentation de 19,2%“, a souligné d’entrée de jeu le ministre d’Etat en charge de la Protection sociale, Bassolma Bazié, représentant le Premier ministre. Le représentant de la FAO, Dauda Sau, a abondé dans le même sens en indiquant qu’au niveau national en 2021, 83,5% des femmes en âge de procréer n’avaient pas accès à une alimentation adéquate ; 77,1% des enfants de 6 à 24 mois n’avaient pas accès à une alimentation acceptable ; 21,6%, soit plus d’un million d’enfants de moins de 5 ans, sont atteints de retard de croissance et, enfin, 9,7% souffraient d’émaciation. Dans le domaine scolaire, l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) note que seulement 5 827 écoles primaires sur 14 675, soit 39,7%, sont dotées de cantines. Un sketch réalisé par des élèves de l’école Salouka Est a d’ailleurs plaidé pour l’approvisionnement des cantines des différentes écoles, car pour eux, c’est la base pour une éducation de qualité. Ces chiffres traduisent à souhait l’acuité de l’insécurité alimentaire au Burkina Faso.

Eradiquer la faim n’est pas uniquement une question de production, selon le ministre Bazié

Pour le ministre d’Etat, Bassolma Bazié, le Burkina Faso et l’espace CEDEAO regorgent de potentialités agro-sylvo-pastorales. insecalim2Il s’agit, selon lui, de 233 500 ha de terres irrigables, de 500 000 ha de terres facilement aménageables, d’un cheptel diversifié de plus de 60 millions de têtes, constitué à 39% de ruminants et de 60% de volaille, ainsi que d’une diversité floristique source de produits forestiers non ligneux très appréciés. « A cela s’ajoutent l’existence de technologies éprouvées mises au point par la recherche en matière de production agro-sylvo-pastorale, faunique et halieutique, mais aussi un vaste marché de plus de 386 millions de consommateurs de l’espace CEDEAO », a-t-il poursuivi. Pour le ministre Bazié, éradiquer la faim n’est donc pas uniquement une question de production, parce que la production mondiale de nourriture est aujourd’hui suffisante pour nourrir tous les habitants de la planète. « Le problème, c’est l’accès et la disponibilité d’aliments nutritifs, qui sont de plus en plus difficiles à cause de nombreux défis comme la pandémie de COVID-19, les conflits, le changement climatique, les inégalités, la hausse des prix et les tensions internationales », a-t-il précisé.

Le gouvernement entend faire des jonctions entre zones déficitaires et zones excédentaires

Un peu plus tôt dans la matinée, c’est le Comite de prévision de la situation alimentaire et nutritionnelle qui ouvrait sa 2e session de l’année 2022 pour valider les agrégats de sécurité alimentaire, analyser la situation alimentaire et nutritionnelle courante et les perspectives, déterminer les zones et les populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et formuler des recommandations. D’après le ministre de l’Agriculture et des Ressources animales et halieutiques, le Dr Denis Ouédraogo, ces résultats permettront de disposer d’informations fiables et consensuelles sur les perspectives alimentaires et nutritionnelles. Il a aussi précisé que dès le premier Conseil des ministres, le gouvernement a approuvé un plan opérationnel de soutien à la production de campagne sèche et que cela n’était qu’une étape. « Nous sommes en train de réfléchir pour engager une réforme pour que dès la campagne humide prochaine nous puissions faire en sorte que la production soit améliorée de manière significative. Nous ne visons pas 2% ou 5% d’augmentation ; c’est 20 à 30% au moins pour la 1re session et lorsque les productions sont importantes et diversifiées, nous sommes sûrs d’atteindre la sécurité alimentaire dans une perspective très proche », a affirmé le ministre Ouédraogo. Le directeur des Etudes et des Statistiques sectorielles du ministère, Yves Gérard Bazié, a ajouté qu’au-delà du rapport adopté en Conseil des ministres, l’eau mobilisée à travers les barrages et les autres réseaux pourra aider à produire en quantité énorme pour la campagne sèche afin d’appuyer la production de campagne pluviale.

Plusieurs transformateurs de produits locaux en produits alimentaires ont effectué le déplacement aux stands du ministère de l’Agriculture à l’occasion de cette 42e édition de la Journée mondiale de l’alimentation.

Etienne Lankoandé