Warning: symlink() has been disabled for security reasons in /htdocs/plugins/content/multithumb/multithumb.php on line 128

Fête des saints : « Nous ne prions pas les saints, magnifions Dieu à travers la vie des saints » (Père Wendkuni Emmanuel Kientéga, camillien)

toussainChaque 1er novembre, les chrétiens catholiques célèbrent la vie des saints dans l’Eglise à travers des célébrations eucharistiques. Une dévotion particulière soumise aux fidèles, dira le Père Wenkuni Emmanuel Kientéga, religieux camillien et formateur au Juvénat Saint-Camille garçons, qui s’est confié au micro de Radars Info Burkina à l’issue de la célébration. Selon ce dernier, seul Dieu est saint et les hommes reflètent la lumière de Dieu. Interview

Qu’est-ce que la Toussaint ?

Comme son nom l’indique, c’est une fête de tous les saints. C’est la fête de tous ceux qui ont bien vécu et dont le témoignage est reconnu et attesté par l’Eglise et qui sont reconnus comme tels. On peut dire qu’il y a une multitude de saints connus et inconnus depuis l’ancienne alliance, l’Ancien Testament, le Nouveau Testament. Et jusqu’à la fin des temps, on aura toujours des gens dont le témoignage de vie reflètera la sainteté de Dieu.

Comment sont désignés ces saints que l’Eglise célèbre en ce jour ?

L’Eglise proclame quelqu’un saint après de nombreuses enquêtes, après des éléments factuels probants qui donnent la preuve que l’intéressé est déjà entré dans la félicité céleste au paradis. Ça, ce sont les saints que nous connaissons ; mais on peut dire que leur nombre est infime par rapport à la multitude de saints, comme le dit la Parole de Dieu, le livre des apocalypses, une multitude innombrable. Donc beaucoup de gens ont vécu saintement dans l’humilité, dans la discrétion. Donc c’est aujourd’hui qu’on célèbre toutes ces personnes, la sainteté de Dieu manifestée dans la vie des hommes. On proclame que c’est Dieu seul qui est saint mais, comme on le dit, Dieu est la source de la lumière et les hommes reflètent la lumière de Dieu. Le témoignage de ses saints permet aux hommes d’avoir des modèles pour pouvoir savoir que la sainteté est aussi possible et pouvoir aussi imiter Dieu. Dieu nous demande aussi d’être saints comme lui. C’est le sens de cette fête d’aujourd’hui.

Célébrer des saints, est-ce à dire qu’on prie les saints ou qu’on prie pour les saints ?

Nous prions Dieu et nous le magnifions à travers la vie des saints. Donc nous proclamons la beauté de Dieu que les saints reflètent. C’est comme un objet qui reflète la lumière du soleil. Ce n’est pas l’objet même qui est la source de sa lumière, sa lumière vient du soleil. Donc Dieu nous donne ces éléments auprès de nous, près de nous pour que nous puissions les imiter. Savoir que c’est possible aussi de refléter comme eux la sainteté. Ce sont des modèles, des exemples à imiter et avec la rédemption accomplie par Jésus-Christ. Dieu unit dans la même communion l’Eglise du ciel et l’Eglise de la terre. La célébration des saints permet d’être en communion avec ceux-ci et leur prière soutient la foi des chrétiens en marche pour qu’un jour ils puissent se retrouver ensemble dans la félicité céleste.

Pourquoi un 1er novembre qui coïncide avec la clôture du mois de Marie et le début du mois des âmes du purgatoire ?

Les solennités sont des temps forts où l’Eglise invite les fidèles à s’appliquer à une dévotion particulière. Le mois de novembre, nous constatons qu’en général on le commence par la célébration des saints, et le lendemain on commémore les défunts, c’est-à-dire qu’on implore Dieu pour les défunts. Ça veut dire que la prière commune des saints porte nos défunts qui sont en marche, qui doivent arriver au paradis mais qui ne sont pas encore totalement purifiés. Pour être au ciel, il faut être pur. Nous savons que nous pouvons quitter ce monde sans totalement être pur. Nous bénéficions de la grâce pour aller au paradis mais il reste quelques éléments de purification et c’est cela qui fait que nous prions beaucoup pour les défunts.

Quelles sont les activités prévues lors de la fête de la Toussaint ?

Aujourd’hui c’est la célébration, c’est la fête comme toutes les autres fêtes. L’activité principale, c’est la célébration eucharistique. Une célébration eucharistique solennelle propre où les textes sont choisis en fonction de notre foi en la résurrection des morts, en la vie éternelle, en la communion des saints. Donc c’est ça, la principale activité qui traduit notre foi. Les autres sont des activités festives qui se greffent à l’élément principal, et là chacun y va de son initiative. Sinon il n’y a pas d’activité standard en dehors de la célébration liturgique.

Quel est le message aux fidèles ?

Le message aux fidèles, c’est d’approfondir un peu leurs connaissances sur la doctrine chrétienne, sur un certain nombre d’éléments de notre foi, comme la prière des saints. Pour certains chrétiens souvent, ce n’est pas clair. Mais en essayant d’approfondir notre foi, nous vivons avec davantage de ferveur cette journée et profitons davantage de ces grâces. Il en va de même pour toutes les autres fêtes comme Noël, Pâques : il faut approfondir les éléments de la doctrine sociale, approfondir les éléments de la foi pour vivre avec ferveur et accueillir les grâces spirituelles ; c’est ça, l’essentiel.

Pourquoi parmi les chrétiens ce sont les catholiques uniquement qui fêtent la Toussaint ?

Nous célébrons la sainteté de Dieu et cela peut créer souvent des amalgames avec les chrétiens protestants qui croient que nous prions des saints, des êtres humains et non Dieu. Non, nous magnifions Dieu et les merveilles qu’il a accomplies dans la vie des êtres humains. Parmi les saints que nous vénérons, il y a la très sainte vierge Marie, un être humain qui a été choisi depuis des siècles par Dieu et préserver du péché pour pouvoir mettre au monde l’enfant de Dieu. Pour une telle mission, il faut être sans péché ; il faut être sans tache. Nous ne prions pas la vierge Marie, nous honorons de façon spéciale la merveille que Dieu a réalisé dans la vie de la très sainte vierge Marie. C’est peut-être ces nuances que certains n’arrivent pas à comprendre.

Etienne Lankoandé