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Situation difficile à Ouagadougou : Vanessa Diasso raconte la situation inconfortable de la télévision Burkina Info

vanessadiasso« Dans cette situation de confusion et de violence au Burkina, le travail des journalistes est véritablement difficile », lance la rédactrice en chef de Burkina Info, Vanessa Diasso. Dans les lignes qui suivent, elle nous donne sa version des situations périlleuses que la télévision Burkina Info a vécues durant les deux premiers jours du coup d‘Etat perpétré par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) du capitaine Ibrahim Traoré.

En ces situations de violence et de confusion au Burkina, le travail des journalistes est véritablement difficile. Depuis hier, pour accéder au média c’était assez compliqué, vu sa situation géographique. Nous sommes non loin des résidences présidentielles et ministérielles et du palais présidentiel. C’est une zone stratégique. Pour arriver au service hier il nous a fallu emprunter certaines artères qui n’étaient pas bloquées. C’est comme ça que nous avons pu accéder au média. Arrivé on a tenu une conférence de presse rapidement afin de déployer les agents. Certains sont allés faire le constat de la fermeture des lieux de commerce, d’autres sont allés en ville pour voir comment les gens appréhendaient la situation. On a essayé de tenir les sessions puisqu’on a une dizaine de sessions par jour. Au fur et à mesure les journalistes revenaient. Pour ceux qui devaient monter leur élément, il y en a qui ont fait des extraits rapidement. C’est dans cette situation que la journée de vendredi s’est passée.

Pour ce qui est de la journée d’aujourd’hui samedi, il y a la voix un peu tremblotante parce qu’on était vraiment dans la peur. Ce matin on est venu à 8h. On a également tenu la conférence de rédaction. Comme il y a eu une déclaration hier nuit, on est revenu sur cette déclaration pour recueillir des réactions. Donc nos éléments se sont déployés, vu qu’il y avait une sorte d’accalmie le matin. Au cours même de la matinée lorsque les tirs ont repris il a fallu écrire dans le groupe WhatsApp de la rédaction pour indiquer à ceux qui sont en ville dans des zones où il y a une sorte d’accalmie, d’y rester pour ne pas s’exposer. Au fur et à mesure que les évènements se déroulaient, en fonction des points où ils étaient, les journalistes essayaient de nous envoyer des informations. Il y en a qui étaient au centre-ville où ils disaient qu’il y avait des artères qui étaient bloquées ; d’autres dans certains quartiers indiquaient qu’ils entendaient des tirs et c’est comme ça qu’on échangeait et on leur demandait de ne pas s’exposer. Par la suite lorsque les tirs ont cessé, des reporters ont essayé de revenir à la rédaction. Ils ont donc procédé au montage de leurs éléments. Ensuite on a vu qu’il y avait des militaires qui se positionnaient aux alentours du média. Burkina Info était pratiquement quadrillé et les tirs ont commencé à s’intensifier. Finalement, on a dû se coucher au sol par mesure de prudence, vu que ce sont les précautions que donnent les agents de sécurité et on s’est éloigné des vitres. Actuellement on constate une accalmie, Dieu merci, mais on est toujours au sein du média vu qu’on n’a pas la possibilité de sortir. C’est dans cette situation que se passe la journée ici. Il faut signaler qu’aujourd’hui il devait y avoir deux journalistes présentateurs. Malheureusement le deuxième n’a pas pu venir à la télé. Donc c’est le journaliste qui est là depuis ce matin qui se tape les différentes sessions et c’est lourd comme travail. C’est difficile, surtout en ces moments.

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