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Coup d’État au Burkina : Réaction d’Aubin Guébré, rédacteur en chef de BF1

aubingebreLes Ouagavillois se sont réveillés sous des coups de feu dans la matinée du 30 septembre 2022. Cette journée a été confuse avec des coups de feu qui ont retenti dans le quartier résidentiel Ouaga 2000. Aucune information n’était disponible jusqu’à 19h où un groupe de soldats, avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré, a annoncé la déchéance du président Paul Henri Sandaogo Damiba. Le 1er octobre  dans la matinée, les choses semblaient être rentrées dans l’ordre jusqu’à ce que la situation devienne de nouveau confuse. Le rédacteur en chef de la télévision BF1, joint au téléphone par la rédaction de Radars Info Burkina, relate l’évolution des faits.

Il faut dire que le 30 septembre 2022,  aux environs de 12h30- 13h, des soldats lourdement armés ont occupé le carrefour  qui va en direction de la présidence du Faso, le palais présidentiel  devant la télévision, avec des chars, des blindés, positionnés en direction de la présidence.

 Entre temps autour de 13h, ils ont commencé à tirer en direction des forces spéciales qui se trouvent du côté de la présidence.

Il y a eu des ripostes entre temps, notre siège  a commencé à trembler, nous sommes rentrés sous les tables sous nos bureaux pour nous protéger pendant une trentaine de minutes. Quelques instants après, le crépitement des armes a cessé. Ainsi, nous avons demandé à toute l’équipe d’évacuer les lieux, de regagner leur domicile. On a dû interrompre le journal de 13h que nous préparions. Les équipes qui étaient déjà sur le terrain pour des productions, pour des constats terrains, on leur a dit clairement de se faire déposer chez eux à la maison par les chauffeurs. Nous avons demandé aux chauffeurs de rentrer avec les véhicules de reportage chez eux en attendant que la situation se calme.

On a espéré qu’aujourd’hui la situation irait mieux pour qu’on puisse reprendre le service. Ce matin on a encore déployé les équipes, on est arrivé pour préparer le journal de 13h. C’est là encore qu’aux alentours de 12h, un renfort est arrivé au niveau du carrefour. Des soldats massivement positionnés avec des armes lourdes une fois de plus. Entre-temps il y en a même qui se sont positionnés tout autour de nos murs, couchés sur le gazon en position de tir et là on a compris que le danger était imminent avec les informations qui nous parvenaient des sources proches des forces de défense et de sécurité nous disaient qu’il Y a risques d’affrontements parce que visiblement les éléments fidèles au président Damiba ne sont pas prêts à se laisser faire et qu’il y a une riposte qui se préparait. On a compris dès lors qu’on était encore en danger une fois. Donc tout de suite on a dû stopper la préparation du journal, on a encore demandé à l’équipe de regagner chacun son domicile. Voilà un peu la situation. Hier on n’a de pu travailler, aujourd’hui également c’est une situation assez difficile pour nous. Il faut le dire, ce n’est de du tout facile pour l’équipe. On a bien envie de faire notre travail, de couvrir mais là on se retrouve dans une situation assez complexe qui nous pose une fois la question de notre positionnement géographique. Est-ce qu’il faut penser à délocaliser le siège de la télé parce qu’à chaque situation trouble de ce genre nous nous retrouvons confrontés à une situation pareille. Rappelez-vous de 2015 où des confrères, des agents du personnel de la télévision Bf1 a été victime de violences par des éléments des forces de défense et de sécurité. Donc c’est une situation compliquée que nous vivons actuellement et là, c’est vraiment dommage pour la liberté de la presse.

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