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Coopération Burkina-France : « Nous ne pouvons pas être partenaire avec des Nations dont la preuve de la complicité avec les terroristes n’est plus à démontrer et espérer une victoire » (Larba Israël Lompo, président de l'association Œil d'Afrik)

lutte insécuDans la lutte contre l'insécurité au Burkina Faso, nombreux sont les Burkinabè qui militent pour une rupture de la coopération entre le Burkina et la France.  Larba Israël Lompo, président de l'association Œil d’Afrik et porte-parole du Collectif des organisations de la société civile pour le Sahel (COSC/Sahel), est de ceux-là. Dans cette interview qu’il a accordée à Radars Info Burkina, M. Lompo martèle qu’on ne doit pas laisser la France continuer à considérer l'Afrique comme sa zone d'influence. Pour cela il faut, selon lui, soit  un changement de paradigme dans la coopération avec l’Hexagone, soit mettre fin à la coopération entre les deux pays.

Radars Info Burkina : Veuillez vous présenter à nos lecteurs.

Larba Israël Lompo : Je suis Larba Israël Lompo, président de l'association Œil d’Afrik,  première association panafricaine créée pour une souveraineté monétaire vraie des pays africains. Je suis aussi le porte-parole du Collectif des organisations de la société civile pour le Sahel (COSC/Sahel).

Radars Info Burkina : Croyez-vous à une rupture de la coopération franco-burkinabè ?

LIL : Nous croyons à un changement de paradigme dans la coopération avec la France. Nous avons le devoir d’obliger la France à changer sa façon de considérer l’Afrique et les Africains. Elle ne peut pas continuer à nous insulter dans des discours infantilisants et méprisants qui consistent à dire que l’Afrique est sa zone d’influence. Certains pays sont amis et coopèrent. Mais lorsqu’un pays considère un autre comme sa zone d’influence, on ne parle plus de coopération ; on parle de dominé et dominant.

Radars Info Burkina : Certains citoyens suggèrent qu’on arme la population pour lui permettre de se défendre elle-même face aux attaques terroristes. Que pensez-vous de cela ?

LIL : C’est en effet une stratégie qui pourrait se révéler efficace dans la lutte contre le terrorisme si elle relève d’une réflexion intelligente par des hommes avertis. Nous ne pouvons pas être partenaire avec des nations dont la preuve de la complicité avec les terroristes n’est plus à démontrer et nous attendre à une victoire. En réalité, nous avons juste besoin d’un héros de guerre. Mais si nous avons des dirigeants qui n’ont aucune confiance en eux, on ne peut pas s’attendre à ce héros de guerre.

Radars Info Burkina : Quelles sont vos propositions en matière de lutte contre l’insécurité au Burkina Faso ?

LIL : J’ai eu à faire plusieurs propositions comme la création d’un Centre de commandement du théâtre des opérations (CCTO). Je constate que les autorités actuelles ont créé le COTN, mais certains aspects de mes propositions, que je trouve pourtant pertinents, n’y ont pas été pris en compte.

Plus concrètement, la première chose à  faire, c’est se débarrasser de « l’ami-ennemi ». Ensuite, il nous faut choisir un partenaire prêt à nous fournir les équipements nécessaires, même s’il faut en contrepartie lui céder certaines de nos matières premières de façon franche et honnête. Outre cela, il faut contrôler l’émission monétaire et la masse monétaire, interpeller les pays côtiers sur la porosité de leurs frontières qui permet à l’ennemi de faire passer des armes et apprendre à notre peuple à créer de la richesse par lui-même. Par ailleurs, il faut reconsidérer les discriminations régionales en matière de partage des richesses du pays. Pour terminer, il faut mettre fin à tous les partis politiques ethnicistes.

Flora Sanou