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Insertion professionnelle : La jeunesse mise à l’écart

xcnj uneLe Conseil national de la jeunesse du Burkina Faso (CNJ-BF) célèbre ce jour 12 août la Journée internationale de la jeunesse (JIJ). Placée sous le thème « Contribution de la jeunesse à la consolidation et à la cohésion sociale dans un contexte d'insécurité », cette journée est célébrée à Tenkodogo en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la Promotion de l'entrepreneuriat et de l'Emploi. C’est l’occasion pour le président du CNJ-BF de revenir sur les préoccupations essentielles des jeunes burkinabè. A notre micro, Moumouni Diala fait un diagnostic des préoccupations de cette frange de la population. Selon lui, la jeunesse est utilisée pour l’atteinte d’objectifs politiques au détriment de l’intérêt général.

Pour Moumouni Diala, la Journée internationale de la jeunesse (JIJ) est une occasion pour marquer un arrêt et examiner les préoccupations des jeunes. Ce n’est pas une fête, c’est une journée pour faire une introspection. « Durant cette journée, l’occasion est donnée de faire le bilan de ce que nous avons eu à réaliser pour la jeunesse et corriger ce qui n’a pas marché et faire des projections pour l’avenir », a-t-il affirmé. Un avenir qui est incertain pour une frange de la jeunesse qui manque de vision et est en pleine crise de confiance. Selon le président du CNJ-BF, cette crise de confiance chez les jeunes est imputable aux anciens. 

Ce sont eux, affirme-t-il, qui ont créé cette crise de conscience en écartant cette frange de la population. « Aujourd’hui, ceux qui sont préoccupés par la question de la jeunesse, ce sont les partenaires extérieurs. Ce sont les bailleurs de fonds qui viennent dire au gouvernement qu’il doit associer les jeunes et c’est ahurissant », a-t-il déploré.

Même si elle est décriée à cause de plusieurs maux qui la minent, notamment le manque de volonté et de patience ou encore le manque d’affirmation de soi, la jeunesse burkinabè, de l’avis de Moumouni Diala, est « formidable et exceptionnelle » du point de vue de la responsabilité, de l’engagement citoyen et du travail.

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Dans ce sens, elle doit davantage être associée aux prises de décisions. « Il y a des jeunes qui siègent au Conseil économique et social CES), mais leur point de vue n’est pas mis en exergue ou n’est pas pris en compte dans l’élaboration des différents référentiels », explique M. Diala. Toujours selon lui, c’est comme si « tout était déjà ficelé avant que les jeunes ne donnent leur avis ». A en croire notre interlocuteur, « la jeunesse burkinabè est dynamique » et c’est sûrement ce dynamisme qui lui vaut aujourd’hui d’être exploitée. « Si on dit que la jeunesse est en manque de confiance, c’est parce qu’elle est exploitée avec des promesses non tenues », confie-t-il. De l’avis du président du CNJ-BF, les préoccupations majeures des jeunes se situent à deux niveaux. « De façon globale, ces préoccupations tournent autour de l’emploi et de leur implication dans la gestion du pays », affirme-t-il.

En ce qui concerne l’employabilité des jeunes, le président du CNJ-BF déplore que l’auto-emploi soit devenu une sorte de thème de campagne. « L’auto-emploi est devenu un thème de campagne électorale ; tout le monde parle d’auto-emploi sans un minimum de conditions favorables pour faciliter une insertion des jeunes », précise Moumouni Diala. Pour lui, si les conditions sont réunies, les jeunes vont s’affirmer. « Il y a des jeunes qui n’ont pas d’argent mais qui ont des connaissances et qui peuvent soumissionner à des marchés avec leurs connaissances et s’en sortir. Il faudra donc qu’on crée les conditions nécessaires à la participation et à la compétition des entreprises des jeunes et ces conditions doivent être créées de concert avec les jeunes », a martelé le président du CNJ-BF, Moumouni Diala. Cependant, il reconnaît les efforts faits par le gouvernement en matière d’orientation dans les filières professionnelles dans les universités du pays.

L’avenir est incertain, dit-on, mais Moumouni Diala pense que l’heure de la jeunesse sonnera bientôt. « Je puis vous assurer que les choses vont changer : soit on va passer à une transition générationnelle de façon pacifique, soit on va passer de force. Dans tous les cas, il y aura une transition », a-t-il conclu.

Sié Mathias Kam