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Cherté de la vie : Augmenter le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), une solution

ssmig uneDu 19 au 23 juillet 2021, s’est tenue la rencontre d’échanges gouvernement-syndicats, après quatre années de suspension. Ce cadre a permis aux deux parties d’échanger sur les préoccupations majeures du monde du travail. Une occasion pour l’Unité d’action syndicale (UAS) de porter à la connaissance du Premier ministre le cahier de doléances de 2017 à 2021. Au cours de ces pourparlers, l’un des points saillants des discussions, à savoir le relèvement du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), a trouvé une issue favorable, selon le président du mois des centrales syndicales, Ernest Abdoulaye Ouédraogo. Ce dernier livre à notre micro des détails sur la possible révision à la hausse du SMIG à hauteur de 60 000F CFA.

« Le SMIG actuel est très dérisoire », c’est sur ces mots que nous accueille le président du mois des centrales syndicales, Ernest Abdoulaye Ouédraogo. S’il y a un point sur lequel tous les travailleurs semblent d’accord, c’est bien la question salariale. Le Salaire  minimum interprofessionnel garanti (SMIG) au Burkina Faso s’élève actuellement à 33 139 F CFA. Une somme qui, de l’avis d’Ernest Abdoulaye Ouédraogo, est dérisoire, vu le coût de la vie aujourd’hui. Selon lui, le relèvement du SMIG est un devoir du gouvernement vis-à-vis des travailleurs car, dit-il, la donne a changé ; les charges se sont beaucoup accrues. « Au regard de la vie chère, ce SMIG ne peut même pas faire vivre les travailleurs. Je ne parle même pas de vivre décemment. Nous pensons qu’il fallait mettre l’accent sur cela et obtenir une augmentation », a-t-il déclaré. après quatre anné

ssmig 2Dans ce sens, les échanges gouvernement-syndicats, tenus le mois dernier, ont permis de poser les jalons de cette augmentation qui, de l’avis du président du mois des centrales syndicales, est sur de bons rails. « Nous avons eu un son de cloche assez favorable du gouvernement et très rapidement la chose a été acceptée. En tout cas le gouvernement est prêt à ouvrir les discussions pour un relèvement du SMIG », confie M. Ouédraogo. Cette hausse réclamée, selon Ernest Abdoulaye Ouédraogo, soulagera à coup sûr les travailleurs. « Nous avons demandé que le SMIG soit porté à 60 000 F CFA », précise-t-il. Et d’ajouter, optimiste : « Nous pensons que le gouvernement pourra un tant soit peu porter un regard particulier à cette préoccupation, parce que aujourd’hui c’est devenu plus qu’une nécessité de relever le SMIG. Quand on regarde l’enchérissement de la vie, les réalités du travailleur, on voit bien que vivre avec ce montant actuellement, c’est vraiment plus qu’un casse-tête parce que aujourd’hui quand on prend les produits de première nécessité, rien que le sac de maïs ou de riz, les coûts sont exorbitants et le SMIG actuel est très dérisoire ».ssmig 3

C’est dire que le dialogue gouvernement-syndicats, qui a repris après 4 ans de suspension, est tombé à pic en dépit du contexte sécuritaire grave que connaît le pays. « Nous sommes restés collés à la réalité du Burkina Faso. Une réalité caractérisée par un contexte sécuritaire difficile. Néanmoins, nous avons exposé les préoccupations des travailleurs », a déclaré le président du mois des centrales syndicales, Ernest Abdoulaye Ouédraogo.

Dans la même veine que l’UAS, Boukary Ouédraogo, agent au ministère de l’Education nationale, salue cette réforme en cours car, selon lui, elle va permettre de lutter contre la vie chère. « On se plaint des coûts élevés des différents produits parce qu’on a des salaires insuffisants, mais avec ce relèvement du salaire minimum, je pense qu’on va moins se plaindre », martèle cet employé du MENA. Plus loin, Emile Nikiéma reste perplexe quant à l’aboutissement d’une telle demande. Selon lui, le pays est en proie au terrorisme et cette augmentation du SMIG n’est pas pour demain au regard des priorités du moment. « Les gens ont tendance à prendre des engagements juste pour se débarrasser de leurs interlocuteurs. Des promesses mais rien. Moi ma préoccupation aujourd’hui, c’est la paix au pays et je crois que c’est ce que chaque Burkinabè souhaite, sinon augmenter le SMIG, qu’est-ce qu’on va en faire si notre tombe est déjà creusée ? » se demande-t-il. « Les engagements sont pris pour être respectés et si tel n’est pas le cas, nous saurons prendre les mesures qu’il faut pour nous faire entendre. Toutefois, nous prenons le Premier ministre au mot, puisqu’il a invité tous les ministères de manière sectorielle afin que les gens puissent se retrouver pour poser leurs problèmes et y trouver une issue favorable. Donc si au niveau sectoriel les questions sont en permanence débattues et résolues, nous pensons qu’il y aura moins de problèmes sur le plan national », a conclu Ernest Abdoulaye Ouédraogo, président du mois des centrales syndicales.

La rémunération minimale fixée par l’État est un point récurrent de discussion entre les partenaires sociaux dans différents pays. Selon les pays, on la nomme Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), Salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) ou Salaire national minimum garanti (SNMG). Il s’agit, en fait, de la rémunération minimale des salariés définis par les États. Ce montant qui s’élève à 33 139 F CFA au Burkina Faso est, par exemple, de 60 000F CFA en Côte d’Ivoire et au Tchad, de 47 700 au Sénégal et de 31 074 F CFA et 30 047F CFA, respectivement au Mali et au Niger.

Sié Mathias Kam