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Insertion professionnelle : Des détenus initiés à la danse à travers le projet « Vagues des ailes »

gnouf uneSur l’initiative d’Olivier Kiswendsida Gansaoré, danseur, chorégraphe et formateur, les détenus de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) ont restitué une partie de la formation en danse dont ils ont bénéficié. C’était ce jeudi 15 juillet 2021 en présence du directeur adjoint de la MACO, Alexis Paré, et de nombreux acteurs culturels comme Ildevert Méda, Jean Bayili « Johnny Johnny », Maï Lingani et bien d’autres.

« Vagues des ailes », c’est le nom du projet grâce auquel des détenus ont été formés. Selon Olivier Gansaoré, « Vagues des ailes » a vu le jour, car il n’avait plus envie de se contenter de se plaindre des vices que rencontrent les jeunes, mais de poser des actions concrètes. « J’avais envie de poser des actions (…) », confie-t-il. L’une des raisons ayant conduit à ce projet est la marginalisation et, selon son initiateur, le danseur est marginalisé comme un détenu qui sort de prison. « J’ai senti que l’artiste a un peu une vie comparée à celle d’un détenu ou ex-détenu (…). La danse comme métier n’est pas très considérée. On pense que c’est le résultat de l’échec scolaire ; pourtant, la danse est une vocation. Le danseur et même l’artiste est un peu mis à l’écart. Cela m’a inspiré l’idée du détenu : quand il sort de prison, il est marginalisé et laissé pour compte », nous explique M. Gansonré.

gnouf 2Mais au-delà de la danse, Olivier Gansaoré dit vouloir montrer que l’art participe au développement durable. « Ces détenus ont un vide en eux et la danse vient en quelques sorte comme un rempart pour eux », dit-il. Et de préciser : « Je suis venu à la MACO dans un cadre très spécial pour montrer au détenu, qui est considéré comme le raté de la famille, le marginalisé, que par la danse, il peut être un exemple de la société et pour sa famille. Qu’il puisse inspirer d’autres ».

A l’instar de l’initiateur de ce projet, Ildevert Méda, homme de culture et écrivain, salue cette initiative qui vise à soutenir les détenus et à leur faire prendre conscience que la société, dehors, les attend impatiemment pour leur réinsertion. gnouf 3« Acceptez votre peine pour vous améliorer. Nous vous attendons dans la société avec enthousiasme pour que cet apprentissage vous soit utile une fois que vous serez dehors et que vous puissiez vivre de votre art », a-t-il martelé.

« Un détenu qui sort et qui arrive à s’insérer et à s’occuper de sa famille par la danse, c’est évidemment un produit concret », s’est réjoui Olivier Gansaoré. « A travers ce projet, je veux donner aux détenus un cadre récréatif, que la danse puisse leur permettre d’apaiser le poids de la prison », conclut Olivier Gansaoré tout en déplorant le manque de soutien des autorités, dont il attend un peu plus de soutien pour réaliser ses nobles projets.

La restitution finale de cette formation est prévue le 18 novembre 2021 dans l’enceinte de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

Sié Mathias Kam (stagiaire)