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Introduction du test oral dans le recrutement des enseignants : « Si vous bégayez, vous ne pouvez pas être enseignant » (André Eugène Ilboudo, enseignant et responsable d’établissement)

Introduction test oral recrutement denseignantsLancés le 9 juin 2021, les concours directs de la fonction publique burkinabè intéressent au plus haut point les jeunes diplômés, désireux de se libérer des griffes du chômage. Pour la session de recrutement 2021, des innovations ont été apportées, notamment l’introduction d’un test oral pour le recrutement des enseignants relevant du ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales (MENAPLN). Radars Info Burkina est allé à la rencontre d’André Eugène Ilboudo, enseignant et responsable d’établissement, pour mieux s’imprégner de cette mesure.

« Un enseignant, c’est une personne qui aide les autres à s’accomplir. Il transmet des connaissances, un savoir-être et un savoir-faire », a déclaré d’emblée M. Ilboudo. Pour lui, le métier d’éducateur est l'un des plus importants. « Ce sont eux (Ndlr : les enseignants) qui sont le socle de la société et qui préparent les hommes et les femmes de demain, donc leur tâche est irremplaçable », souligne-t-il. Les enseignants doivent avoir certaines aptitudes. Par exemple, ils doivent posséder une bonne élocution. Désormais, tout nouvel enseignant sera donc soumis à un test oral. Et André Eugène Ilboudo de faire remarquer que « l’enseignement fait partie des métiers qu’on dit de la parole. Les avocats, les prêtres, les journalistes, tout comme les enseignants, doivent avoir une élocution parfaite. Si vous avez une diction saccadée, si vous bégayez, vous ne pouvez pas être enseignant », martèle M. Ilboudo. Il ajoute que cette mesure existait avant mais sous une autre forme. « Avant si on prend le cas du primaire, pour être recrutés les candidats passaient par les écoles publiques ou privées où on vérifiait leur diction en leur donnant un texte à lire à haute voix», précise-t-il.

L’avènement du recrutement direct a fait sauter cette forme de vérification chez les enseignants. Selon André Eugène Ilboudo, la nouvelle mesure est la bienvenue. « Vous pouvez avoir obtenu  20/20 au test écrit, mais il faut qu’on vérifie si vous avez une bonne diction. C’est pourquoi cette mesure a été introduite », dit-il.

Chaque métier a ses servitudes et exige un minimum de vocation. « L’enseignement est un sacerdoce. Venir dans ce métier sans l’aimer est la pire des erreurs, car vous  risquez de vous retrouver dans une sorte de prison », affirme André Eugène Ilboudo.

Ce manque d’amour est fatal pour la transmission du savoir qui est capitale dans l’apprentissage. « Vous ne pouvez pas enseigner si vous n’avez pas l’amour et la volonté de transmettre la connaissance que vous avez », renchérit notre interlocuteur. Cependant, il note que cette mesure ne saurait être la solution à la baisse du niveau de l’éducation. « Cette mesure n’est pas prise pour la qualité de l’enseignement ; elle vise à mesurer l’aptitude de la personne qui veut enseigner », a-t-il conclu.

Sié Mathias Kam (Stagiaire)