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A la barre : SA condamné pour injures, coups et blessures volontaires sur sa mère

A la barreAu Tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI), SA, moniteur de profession, a comparu le jeudi 27 mai 2021. Il pesait sur lui les chefs d’accusation de coups et blessures volontaires, menaces de mort et injures sur la personne de GJ, qui se trouve être sa mère.

3e enfant de sa mère, SA est accusé par son frère aîné et sa sœur cadette de porter régulièrement la main sur leur maman depuis 2 ans.

Habitante d’une cour commune appartenant à son défunt mari, Dame GJ y vit avec son fils SA ainsi que des locataires. L’un d'eux confirme avoir vu effectivement SA battre sa pauvre mère tandis qu’un autre locataire affirme n’avoir jamais entendu de dispute ni de bagarre entre le fils et la mère. Un autre locataire ayant  déménagé soutient n’avoir jamais, en 10 ans de cohabitation dans la cour, vu ni entendu la mère se faire battre par son fils. Cependant, le frère et la sœur du prévenu, qui n’habitent plus dans la cour, de même que Mme GJ, signent et persistent : SA bat sa génitrice. Et la présumée victime des coups de SA de lancer : «Une fois il m'a soulevée et jetée par terre et jusqu'à présent, tout mon corps me fait mal.»

C’est au vu des faits qui lui sont reprochés que SA a été interpellé par le commissariat de Bogodogo le 3 avril 2021 pour être entendu. S'en est suivi son déferrement le 6 avril.

Mais l’accusé nie les faits, même s'il  ajoute à propos de sa mère : « Comme c'est elle qui m'a donné la vie et qui dit que je l'ai frappée, je ne vais pas la contredire. »

« Pourquoi vous détestez votre mère ? » le questionne le juge.

« Elle ne m’a rien fait », répond l'accusé.

« Pourquoi vous l’avez frappée alors ? » relance le juge.

« Je ne l’ai jamais frappée », affirme SA.

« Il y a une nièce qui sort et rentre tard et quand il veut parler, la vieille défend la petite, sinon il n’y a rien », déclare la femme de SA.

« Je n’ai pas entendu parler d’agression d’Amado sur sa maman »,  dit pour sa part la sœur du défunt père de l’accusé.

« Comment se fait-il que votre frère et votre sœur vous accusent? » interroge le juge.

« On ne s’entend pas, c’est tout », répond l’accusé.

La procureure lui assène alors une série de questions :

- Avez-vous une fois porté la main sur votre maman ?

- L’avez-vous insultée ?

- L’avez-vous menacée de brûler la maison ?

A toutes ces questions, la réponse de l'accusé a été invariablement la même : « Non »

L’avocat de l’accusé a interpellé le tribunal en ces termes : « Nous sommes en Afrique et il suffit de ne pas céder à certaines caprices des mères pour qu’elles vous traitent de tous les noms ». Pour lui, les faits sont là : les voisins et un locataire des lieux n’ont jamais vu ni entendu SA porter la main sur sa mère. Selon lui, c’est un complot du frère et de la sœur du prévenu afin de  le chasser de la cour.

« Je demande de relaxer mon client pour infraction non constituée ou au bénéfice du doute », a plaidé l’avocat de SA.

La procureure a demandé que l'accusé soit relaxé au bénéfice du doute, car les faits ne permettent pas d’affirmer avec certitude que l'infraction est constituée.

Mais le tribunal ne l'a pas suivie dans sa requête. Il a déclaré SA coupable et l'a condamné à une peine de prison de 12 mois et à 500 000 F CFA d’amende, le tout avec sursis.

Sié Mathias Kam (stagiaire)