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« L’élan que le reggae avait pris autour de 2014 s’est un peu estompé » (Océan, artiste reggae maker burkinabè)

ocean uneLes adeptes de la musique reggae du monde entier célèbrent ce mardi 11 mai l'anniversaire de la mort de Bob Marley, Robert Nesta Marley à l’état civil. Né le 6 février 1945 à Nine Miles et décédé le 11 mai 1981 à Miami d'un cancer généralisé, Bob Marley fut un grand auteur-compositeur-interprète et musicien. A l’occasion de l’anniversaire de son décès, Passamdé Sawadogo, alias Océan, artiste musicien reggae maker burkinabè, nous parle de l’héritage de cette musique au Burkina Faso et plus généralement en Afrique.

« Au Burkina Faso et plus généralement en Afrique, les porte-flambeaux jouent leur rôle, chacun à son échelle ; mais c’est comme si le combat était vain. » C’est en ces termes que l’artiste musicien Océan a planté le décor de l’entretien que nous avions avec lui en ce jour anniversaire du décès du « pape du reggae », Bob Marley. Et notre interlocuteur de s’empresser de préciser que ses propos n’ont rien de pessimiste d’autant plus que les thèmes qu’il a jusque-là traités sur l’inégalité raciale, sociale et l’impérialisme restent d’actualité. Toutefois, il s’est réjoui des progrès de la musique reggae en Afrique. « Pour ce qui est de l’Afrique, on peut quand même se réjouir car même si la musique reggae est née en Jamaïque, ses précurseurs ont toujours proclamé le lien originel de leur musique avec l’Afrique et aujourd’hui, on ne peut qu’être d’accord avec eux d’autant plus que s’il y a un continent où le reggae se développe malgré les difficultés, c’est bien l’Afrique », explique-t-il. oceann 2Et Passamdé Sawadogo de citer à titre illustratif des faiseurs de reggae comme Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly. A l’échelle du Burkina, il énumère des artistes comme Sana Bob et Oscibi Johan. « Il y a beaucoup de thèmes qui nous interpellent et nous exhortent à poursuivre le combat de nos devanciers», a-t-il martelé.

Océan n’a pas manqué de pointer du doigt les difficultés auxquelles est confronté le reggae au Burkina Faso ainsi que sur le reste du continent. « Cela est dû au fait que les messages véhiculés par ce genre musical ne plaisent pas toujours à ceux qui ont les moyens et qui ont le pouvoir de décision », a-t-il expliqué.

L’artiste a rappelé le rôle non moins important que les acteurs du reggae ont joué dans l’histoire politique du Burkina Faso. « Dans un passé récent, précisément au moment de l’insurrection populaire de 2014, les faiseurs de reggae ont joué un rôle très important. Par exemple, c’est moi qui ai composé le titre « Nan lara, an sara » en 2013, qui a beaucoup été utilisé lors des meetings du CFOP qui, faut-il le rappeler, ont conduit à la chute du régime en place », fait-il  remarquer.

« Sams’K Le Jah, avec son légendaire programme de radio, a aussi fait de la conscientisation pendant des années si bien qu’au lendemain de l’insurrection, le reggae était beaucoup écouté. Malheureusement, l’élan suscité par ce genre musical en 2014 s’est estompé », a affirmé en guise de conclusion Océan.

Bessy François Séni