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Reprise des cours dans les classes d’examen : La distanciation physique pas toujours respectée

repz uneLa reprise des cours des élèves en classe d’examen a été effective le lundi 1er juin dans un contexte de pandémie du coronavirus. Une semaine après la reprise, Radars Info Burkina a fait la ronde de deux grands lycées de la ville de Ouagadougou pour s’enquérir du respect des mesures barrières et du déroulement des activités pédagogiques.

C’est l’heure de la pause au lycée Nelson-Mandela. La cour de l’école n’est pas animée comme elle l’était habitude avant COVID-19. Quelques élèves sans masque assis devant un kiosque sont en train de deviser. Moussa Zagré, élève de terminale, déclare : « En ce qui concerne les mesures de distanciation, on est toujours assis comme avant l’apparition de la maladie. Des tables-bancs sont même occupés par trois personnes. Les lave-mains à l’intérieur de la classe ne contiennent pas d’eau. Souvent, il y a des élèves en classe qui ne portent pas de cache-nez. Le professeur est obligé, en pareil cas, d’inviter ces derniers à en porter ».

Selon Victorien Bamon, proviseur du lycée Nelson-Mandela, les cours se déroulent normalement dans son établissement. « En ce qui concerne les mesures barrières, nous essayons de les faire respecter. Nous avons mis à la disposition des élèves, des enseignants et du personnel administratif des cache-nez. Je n’ai pas encore été saisi d’une difficulté relative à un quelconque non-respect du port du masque. Des lave-mains sont disposés dans les classes. Nous essayons également, dans les classes, de respecter la distanciation physique. Il y a quelques cas où ça pose problème mais nous n’avons pas le choix », a-t-il indiqué.

repz 2C’est le moment de la reprise du cours après la pause dans une classe de 3e. Un dispositif de lavage des mains est installé à l’intérieur, les élèves portent chacun un masque mais la distanciation physique n’est pas respectée.  Noël Tougma est un des élèves de cette classe : « Les cours se déroulent bien. Les professeurs appuient sur l’accélérateur pour pouvoir rattraper le retard. Les mesures barrières sont respectées dans l’ensemble. Mais s’agissant de la distanciation, ce n’est pas le cas. Les tables-bancs ne sont pas en nombre suffisant pour que soit respecté l’écart d’1 mètre.» M. Béogo est le professeur d’histoire-géo de cette classe de 3e. Il nous confie : « Nous faisons preuve de rigueur pour que les élèves respectent les mesures barrières car ils ont tendance à les négliger ces mesures. Certains disent que quand ils portent le masque, ils étouffent. On sait qu’il sera difficile de terminer le programme, vu le temps qui nous reste. Mais on souhaite faire le maximum. Nous ne savons pas les questions qui vont être posées à l’examen, donc on essaie de voir toutes les leçons du programme ».

repz 3Après « le Nelson », nous mettons le cap sur le lycée Philippe Zinda Kaboré. Dans la salle des professeurs, se trouvent Oumar Savadogo, Professeur de philosophie, et quelques-uns de ses collègues. Selon lui, les mesures ne sont pas respectées. « Il se trouve que les élèves ont des difficultés à respirer en portant les masques si bien qu’ils ne les portent pas. Le fait de mettre en avant la difficulté de respirer peut être un prétexte mais au fond, cette situation doit être liée à une banalisation de la maladie. Je tiens une classe de terminale A où les élèves sont au nombre de 60 mais il se trouve que si on veut respecter la mesure de distanciation physique d’1 mètre c’est difficile. Normalement, j’ai 6 heures de séance par semaine avec les élèves mais j’ai dû en ajouter 2, ce qui fait 8 heures, pour espérer pouvoir progresser dans les leçons et également réviser avec eux à travers des exercices », a souligné M. Savadogo.

Au niveau du corps professoral, le port du masque n’est pas systématique non plus. « Cela fait mal aux oreilles à un certain moment. En plus, quand on s’exprime les élèves disent qu’ils ont du mal à nous entendre. J’ai la chance d’avoir une voix qui porte loin. D’autres enseignants, par contre, doivent pratiquement hurler pour se faire entendre», a relevé Elisabeth Thiombiano, professeur de français.

Selon Oumar Savadogo, lors d’une assemblée générale, les professeurs ont échangé sur le non-respect des mesures barrières « pour voir quelle position adopter » pour y remédier.

Aly Tinto