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Mesures sociales au profit du secteur informel : Les acteurs doutent de son applicabilité

soci unePlus de 394 milliards de francs CFA, c’est le pactole que le gouvernement burkinabè compte mobiliser pour soutenir les mesures sociales qu’il a décidé de prendre.  L’annonce a été faite par le président du Faso lors de son adresse à la Nation le 2 avril 2020. Ce montant intègre le plan global de riposte sanitaire qui se chiffre à environ 178 milliards FCFA. Le secteur informel, lourdement touché par les mesures prises par le gouvernement pour freiner la propagation du virus, a été pris en compte. La rédaction de Radars Burkina a recueilli les avis de commerçants du grand marché « Rood-Woko ». Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ne sont pas sereins et attendent de voir l’applicabilité de ces mesures.

Au titre des marchés et yaars fermés, pour la période d’avril à juin 2020, l’Etat a décidé de suspendre les loyers, les droits de place, de prendre en charge les frais de gardiennage et de procéder à des dons de vivres aux personnes vulnérables des marchés et yaars fermés à travers leurs faîtières. Il y aura aussi la gratuité du stationnement pour les taxis. Au titre des mesures de soutien à la relance de l’économie, il a été décidé l’instauration d’un fonds de solidarité d’un montant de 5 milliards F CFA au profit des acteurs du secteur informel, en particulier les femmes, pour la relance des activités de commerce de légumes et de fruits.

Si toutes ces mesures semblent recevoir l’approbation des acteurs du secteur informel, ces derniers doutent cependant de leur mise en œuvre.

soci 2« Comment cela se fera concrètement ? » s’interroge Gérard Zoungrana, commerçant de friperie dans le 6 m de « Ouaga pas cher ». Selon lui, tout dépendra de la personne qui sera chargée de la mise en œuvre de ces mesures. « S’il doit procéder par un recensement, c’est certain que c’est à ses frères et cousins que ce dernier fera bénéficier de l’argent au détriment des vrais acteurs du secteur informel », a-t-il soutenu. Comme solution, M. Zoungrana propose, pour commencer, que quelqu’un issu de leur cercle soit associé au processus de recensement si recensement il y a. « Ce gouvernement nous en fera voir de toutes les couleurs. Ces mesures non seulement n’aboutiront pas mais seront aussi marquées du sceau politique », lance Issa Tiemtoré. Pour lui, si un des leurs n’est pas inclus dans ce processus, il sera biaisé.

Ces mesures, a en croire Ismaël Tapsoba, vendeur de sous-vêtements et de Tee-shirts, n’arrangent pas les petits commerçants mais plutôt les opérateurs économiques. soci 3« L’exonération de la TVA et autres, en quoi est-ce que moi avec mon petit hangar, cela m’arranger ? Il y a aussi les questions de garantie demandée par les banques quand tu leur demandes un petit prêt », a-t-il ajouté.

« C’est du charabia », clame Tiga Somlaré, vendeur de montres. « Moi, je n’ai rien compris à tout ce que le président a raconté. C’est avec mes collègues que j’essaie de comprendre un peu, mais j’avoue que pour moi, c’était du charabia », a-t-il terminé.

Même inquiétude chez François Ilboudo, décorateur de mariage et autres événements, qui après avoir écouté le président du Faso dit que sa démarche est certes bien, mais il y a un hic. « Le problème, c’est qu’une fois que les dons auront été remis aux intermédiaires, les destinataires finaux ne les recevront pas », a-t-il déclaré. M. Ilboudo propose donc que cela soit confié à une association ; ainsi, chacun des bénéficiaires pourra aller prendre la part qui lui revient.

 Obissa