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Lutte contre le terrorisme : La mobilisation populaire comme stratégie pour venir à bout du péril

mobil uneA l’occasion du 32e anniversaire de l’assassinat du père de la révolution burkinabè, la réflexion a été menée, lors d’un panel, sur comment vaincre le terrorisme par la mobilisation populaire. Pour l’ensemble des intervenants, il est impératif que chaque citoyen se sente concerné et s’engage résolument à lutter contre ces forces du mal, car cette guerre ne doit pas être laissée aux seules forces de défense et de sécurité. Voilà pourquoi il faut s’inspirer des stratégies de mobilisation populaire développées sous la révolution et mettre à contribution les citoyens dans cette guerre dite asymétrique, de l’avis de ces derniers.

Les proportions fort inquiétantes qu’a prises le terrorisme au pays des hommes intègres l’ont été du fait de l’attentisme qui a permis à l’ennemi de s’installer. En effet, selon le colonel Jean Pierre Bayala, des études réalisées en 2012 présageaient que le pays allait être fortement impacté par l’hydre terroriste qui sévissait au Mali voisin. Malheureusement, des précautions n’ont pas été prises pour éviter que cela arrive. A cela s’ajoutait le fait que le Burkina accueillait des chefs terroristes, avec lesquels l’ancien régime semblait avoir signé des pactes de non-agression, sans oublier que les groupes terroristes avaient clairement affirmé qu’ils s’en prendraient à tous les pays qui aideraient la France à les combattre. Face à la situation actuelle que connaît le pays des hommes intègres, dont la sérénité et la stabilité sont quotidiennement menacées, les populations n’ont d’autres choix que de se joindre aux Forces de défense et de sécurité (FDS) pour sauver l’Etat. « Nous savons qui nous attaque et d’où il vient. Il ne nous reste que l’engagement et surtout le renseignement venant des populations et à faire de l’attaque la vraie règle de défense », a dit l’officier supérieur à la retraite. Et d’ajouter que pour que ces populations collaborent avec les soldats, il faut veiller à renforcer la confiance qui existe entre elles et ces derniers et, surtout, les instruire sur comment collecter et transmettre les informations sans se faire découvrir par l’ennemi. mobil 2L’unité, affirme-t-il, doit être le maître mot dans cette guerre pour la survie, car le terrorisme se nourrit de la division et des conflits intercommunautaires. Et le colonel Bayala de voir en la parenté à plaisanterie un levier qui pourrait être actionné afin d’éviter les conflits entre communautés. A son avis, une réforme des systèmes de sécurité s’impose. Et cette transformation suppose un type d’Etat repensé, où règnent la démocratie, la bonne gouvernance et la justice sociale.

Le colonel Pierre Ouédraogo, quant à lui, voit en la situation que traverse notre pays, une tentative d’invasion, de colonisation et d’occupation territoriale de notre espace. Et cette invasion ne peut être combattue, selon lui, par la seule armée régulière. C’est pourquoi chaque citoyen doit, de son point de vue, avoir un mental de combattant et être un soldat qui travaille afin que les informations remontent à temps aux Forces de défense et de sécurité (FDS), afin de permettre de déjouer toute éventuelle attaque. Il appartient alors à l’Etat d’organiser la participation des citoyens à la lutte, comme c’était d’ailleurs le cas sous la révolution.

Simon Compaoré, président par intérim du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), présent au panel, s’est dit totalement en phase avec les idées émises par les panélistes. Il affirme qu’il est plus qu’impératif, dans la situation actuelle, de réveiller la fibre patriotique, la solidarité et la confiance en soi, car la victoire ne peut émaner que de nous-mêmes. « Aujourd’hui, la question n’est plus posée en termes de que peuvent faire les militaires, mais plutôt en termes de comment, ensemble, nous pouvons faire pour que l’hydre terroriste, qui est en train de prendre d’inquiétantes proportions, soit stoppée. Nous devons retrouver cet instinct de conservation et de défense que nous avions sous la révolution, et non plus être dans une situation d’apathie.  Les éléments des Forces de défense et de sécurité sont des hommes comme nous, qui ont besoin de sentir autour d’eux cette mobilisation générale, cette ferveur populaire et cette volonté d’en découdre avec les ennemis du peuple », a-t-il martelé. Et Maître Bénéwendé Sankara, 1er vice-président de l’Assemblée nationale burkinabè, d’ajouter : « Chaque Burkinabè est un soldat qui peut, d’une manière ou d’une autre, éradiquer le terrorisme, qui reste une doctrine, et le combat n’est pas seulement l’affaire des Forces de défense et de sécurité. Par conséquent, il faudra une véritable guerre populaire généralisée, qui nécessite un encadrement ». Parce que le terrorisme se nourrit de la désunion, il est plus que nécessaire, selon Me Sankara, de créer les conditions d’une unité nationale véritable autour des forces de défense et de sécurité ainsi que du chef de l’Etat et de son gouvernement, afin de pouvoir canaliser les efforts.

Armelle Ouédraogo