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Procès du putsch manqué de septembre 2015 : Hermann Yaméogo et Léonce Koné victimes de leurs opinions politiques, selon Me Antoinette Ouédraogo

doirie uneMe Antoinette Ouédraogo, ancien bâtonnier,  a plaidé en cette matinée du 21 août devant le tribunal militaire de Ouagadougou, afin que soient acquittés ses clients Hermann Yaméogo et Léonce Koné, tous deux accusés de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat ainsi que de meurtres et coups et blessures. Le seul tort qu’auraient commis ses clients, selon Me Ouédraogo, a été d’exprimer leur opinion politique et d’avoir extériorisé ce que beaucoup pensaient tout bas durant le putsch. Le parquet avait requis contre les deux accusés 5 ans de prison avec sursis.

Inculpés le 12 octobre 2015 pour cinq chefs d’accusation, Hermann Yaméogo et Léonce Koné seront finalement jugés par le tribunal militaire pour deux infractions que sont l’attentat à la sûreté de l’Etat et les meurtres et coups et blessures. Pour leur conseil Me Antoinette Ouédraogo, le parquet a feint d’ignorer qu’il fallait étayer et prouver ces chefs d’accusation, car sans preuves, pas de vérité judiciaire. Elle affirme que durant la Transition, un groupe d’organisations de la société civile, sous le couvert du Premier ministre Yacouba Isaac Zida, a élaboré un scénario afin de s’approprier le pouvoir, tout en donnant l’impression de l’avoir acquis par la volonté du peuple. C’est ainsi que ces personnes ont désorganisé la classe politique, désorganisé l’armée, corrompu des éléments du régiment de sécurité présidentielle, créé une indiscipline et opposé les soldats les uns aux autres sans oublier de jeter le discrédit sur le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et bien d’autres partis politiques par des faits mensongers. C’est dans ce climat et à la faveur des échéances électorales de 2015 que ses clients, qui sont tous les deux des hommes politiques, se sont vu exclure du jeu électoral, malgré le recadrage de la CEDEAO.

 Hermann Yaméogo et Léonce Koné, accusés d’avoir rencontré le général Gilbert Diendéré, n’auraient fait que répondre à l’invitation du président du CND avec certains hommes politiques, afin de préparer l’arrivée de la délégation de la CEDEAO. Et à cette rencontre, ils n’ont fait qu’exprimer leurs opinions, qui à certains points étaient en accord avec le CND. « Où est le crime ?» « Une invitation peut-elle caractériser une infraction ?»s’interroge leur conseil.  doirie 2Pour ce qui est de l’attentat à la sûreté, l’avocate soutient que ses clients ne sauraient être chargés de cette infraction, puisque les éléments matériels manquent cruellement. La complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat suppose aide et assistance à ceux qui le commettent. « Comment aider quelqu’un dont on ne connaît pas le projet » ? « Qui ont-ils aidé » ? « Quel acte de violence ont-ils posé » ? « Quelle démonstration de la mise en péril des institutions nationales ou de l’intégrité  du territoire national a été faite » ? Autant de questions que se pose Me Ouédraogo. Quant à la valise ramenée de Côte d’Ivoire par l’aéronef militaire et contenant la somme de cinquante millions de FCFA destinée à Léonce Koné, l’auxiliaire de justice souligne que ce n’est rien d’autre qu’un soutien financier que l’homme politique avait demandé à des amis à l’extérieur du pays, afin de mener la campagne électorale. Cet argent n’était donc pas destiné à soutenir le CND, comme l’a laissé entendre le parquet et son destinataire n’était même pas au courant de la mission qui a eu lieu en Côte d’ivoire afin de récupérer du matériel de maintien d’ordre.

Suite à un malaise de l’avocate des accusés, Me Antoinette Ouédraogo, l’audience a été suspendue et reprendra le vendredi 23 août à partir de 09h au tribunal militaire de Ouagadougou.

Armelle Ouédraogo