Sur les trois nominés au Kundé d’or, c’est finalement « le papa des orphelins », Floby, qui l’a emporté face à ses challengers Maï Lingani et Nabalüm. La moisson a été particulièrement abondante cette année pour l’auteur du titre à succès « Weedo » qui a, outre le Graal, remporté le Kundé du public, celui de l’artiste le plus joué en discothèque et celui de la meilleure chanson moderne d’inspiration traditionnelle.
« Je suis très ému. Dans les catégories où j’étais nominé, j’ai été victorieux et c’est grâce à Dieu, aux hommes et à mon travail. Donc ça m’encourage à bosser plus et ça veut dire que le chemin est encore long. Je ne vais pas baisser les bras ; je vais continuer à bosser ». Ce sont là les premiers mots du « Baba », qui s’adjuge pour la deuxième fois le Kundé d’or. Son premier sacre remonte à 2010. Et quand on lui demande quels sont ses prochains défis, le « King Zodangue » répond : « Percer le monde, car on ne finit pas de rêver ». En plus du Kundé d’or, Floby remporte le Kundé du public, celui de l’artiste le plus joué en discothèque et celui de la meilleure chanson moderne d’inspiration traditionnelle. Ses deux challengers, à savoir Maï Lingani et Nabalüm, sortent bredouilles de la course, vu qu’aucune d’elles n’a remporté de trophée dans les catégories où elles étaient nominées. Cela semble assez paradoxal d’être nominé pour le trophée du meilleur artiste burkinabè et de ne réussir à décrocher aucun trophée dans une catégorie. Il serait certainement judicieux que le commissariat général des Kundé pense à récompenser l’ensemble des nominés au Kundé d’or pour éviter que des artistes qui concourent pour la plus haute marche du podium rentrent les mains vides.
Cette année encore, la chaleur était au rendez-vous au palais des sports et l’armada de climatiseurs déployée pour l’occasion semble n’avoir pas pu en venir à bout. Bon nombre de convives ont passé la soirée à se ventiler et même les présentateurs et certains artistes en prestation suaient à grosses gouttes. Le commissariat général des Kundé avait pourtant promis de mettre tout en œuvre afin que la chaleur n’ait pas droit de cité dans la salle des palais des sports. Une promesse vraisemblablement non tenue à 19e édition. Peut-être faut-il penser à délocaliser l’évènement dans une salle plus « réceptive » à la climatisation ! Pour une soirée de ce niveau et au regard du montant déboursé pour avoir accès à la salle, il serait tout de même intéressant de ne pas passer 4 à 5h dans une fournaise.
Si les Kundé ont décidé cette année de faire la part belle aux jeunes artistes, il faut reconnaître que la plupart d’entre eux n’ont pas pu créer un grand engouement chez les spectateurs. Leurs prestations étaient à peine applaudies, contrairement à celles des artistes étrangers où il fallait souvent se mettre debout pour espérer voir quelque chose. C’est à se demander si c’est le choix des artistes qui n’a pas été à la hauteur ou si c’est la légendaire morosité du public burkinabè face aux artistes locaux qui a eu raison de ces jeunes vedettes.
La 19e édition des trophées de la musique, hormis quelques ombres au tableau, aura été haute en couleurs et riche en sons, avec une soirée présentée avec maestria par Alpha Ouédraogo et Maguy Leslie Oka dans un somptueux décor. Elle a vu de nombreux acteurs du monde du show-biz récompensés par des Kundé d’hommage pour leurs efforts en faveur de la musique. Il s’agit notamment de Koudbi Koala des Nuits atypiques de Koudougou (NAK), de Moussa Joseph Ouédraogo (CVD), premier producteur burkinabè, de Tô Finley, d’Ibrahim Sylla, de feu Daniel Cusac et de Jean Pierre Sarr (JPS). Des artistes musiciens comme Kiri Kanta, Freddy de Majunga et Amy Koïta ont replongé des spectateurs dans leurs souvenirs avec leurs tubes à succès. Ceux de la jeune génération, à l’image de Dj Kerozen, Bebi Philip, Roga Roga et Magic Diezel, ont carrément enflammé la salle lors de leur passage sur scène. Des prestations qui ont été fort appréciées par le public. « La soirée était super bien, on s’est bien amusé, l’artiste qui a gagné méritait le trophée. Hormis la chaleur, c’était vraiment bien», confie Cristelle Sawadogo.
Rendez-vous est pris pour la 20e édition de cet événement culturel majeur en 2020.
Armelle Ouédraogo/ Pema Neya (Stagiaire)
Encadré
Le palmarès des Kundé 2019
Prix spéciaux
Kundé du meilleur artiste burkinabè de la diaspora
IBK (France)
Kundé du meilleur artiste étranger vivant au Burkina Faso
Bibich Sérénité (Côte d’Ivoire)
Kundé du meilleur artiste de l’Afrique de l’Ouest
Kerozen (Côte d’Ivoire)
Kundé du meilleur artiste de l’Afrique centrale
Roga Roga (Congo)
Kundé du meilleur featuring de l’intégration africaine
M’nonga fo, Imilo Lechanceux (Burkina Faso) feat Chidinma (Nigeria)
Kundé d’or
Floby
Kundé du public
Floby
Kundé du meilleur artiste traditionnel
Marie Gayeri
Kundé du meilleur artiste de musique religieuse
Nicole Kaboré
Kundé de la meilleure chanson moderne d’inspiration traditionnelle
Weedo (Floby)
Kundé de l’artiste le plus joué en discothèque
Floby
Kundé du meilleur clip vidéo
Bangue pinda (Dez Altino)
Kundé de la révélation
Amzy
Kundé du meilleur espoir
Big Solid
Kundé du meilleur featuring burkinabè
Ya paalé (Fush feat Dez Altino)
Kundé du meilleur artiste féminin
Malika la Slamazone