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Elections couplées du 22 novembre : La CODEL se félicite de la tenue effective du double scrutin

cdel uneDeux jours après la tenue des élections du 22 novembre, la Coalition des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections (CODEL) a fait face aux hommes de médias une déclaration sur le déroulement du scrutin. Elle se félicite de la tenue effective de ce double scrutin et appelle l’ensemble des acteurs en compétition à suivre les voies de recours légales en cas de contestation des résultats. En ce qui concerne les réserves émises par l’opposition politique, CODEL va aller vers les différents acteurs pour une approche de médiation.

Pour les élections couplées du 22 novembre 2020, la CODEL a élaboré une stratégie qui lui a permis de se prononcer sur la régularité des opérations de vote. Selon elle, la méthodologie adoptée, basée sur le déploiement proportionnel des observateurs, est éprouvée dans plusieurs pays. Le dispositif adopté a permis de suivre activement le déroulement du scrutin et d’interpeller directement les organes de gestion des élections en vue de la correction des incidents et manquements qui leur ont été rapportés tout au long de la journée.

Le monitoring a permis de collecter, d’analyser et de diffuser des informations sur le déroulement du scrutin en temps réel afin d’en garantir la crédibilité, la fiabilité et la transparence ; d’optimiser un système d’alerte précoce le jour du scrutin ; de dissuader toute velléité de fraude par la présence massive des observateurs dans les bureaux de vote ; de contribuer à corriger tout dysfonctionnement constaté le jour du scrutin en saisissant les autorités et institutions chargées de l’organisation, de la supervision et de la gestion du processus électoral.

La CODEL a déployé 121 observateurs du processus d’enrôlement des électeurs et 200 moniteurs de la violence électorale sur l’ensemble du territoire pour suivre et faire remonter tous les incidents de violence liés à la mise en œuvre du processus électoral, mais également apprécier le niveau de tension électorale. Il a aussi déployé 10 journalistes et acteurs de la société civile pour la sensibilisation sur les fake news et la promotion du fact checking.

Ce sont au total 3800 citoyens mobilisés par la CODEL sur toute l’étendue du territoire qui ont rendu compte de ces élections aux différentes parties prenantes par le truchement de la CODEL sur le site www.burkinavote.org et sur les réseaux sociaux à travers le hashtag burkinavote2020.

A la suite des observations faites sur le scrutin, la CODEL présente les constatations suivantes comme premières données. Au niveau de  l’observation classique, plusieurs dysfonctionnements leur ont été remontés dès l’ouverture des bureaux de vote. On peut citer l’indisponibilité du matériel électoral dans certains bureaux de vote ; la distribution erronée des bulletins de vote des législatives ; l’absence ou l’arrivée tardive de forces de sécurité dans certains bureaux de vote dans la région du Nord (cas de Mako, Kasseba samo, Zoongo, Zondoma/Gourcy, Tangaye) ; l’absence des noms de certains électeurs sur la liste électorale ; les changements opérés dans les bureaux de vote qui ont désorienté certains électeurs.

cdel 2Au total, sur plus de quarante alertes, 90% ont été résolues par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

En matière de violence électorale, de la date du 10 au 22 novembre, le groupe d’analystes a reçu 165 alertes de violence. La majorité des alertes a porté sur les violences verbales, saccage d’affiches, intimidations et achats de conscience, nuisances sonores, affrontements entre militants de partis politiques, etc. Les auteurs de ces violences sont principalement les militants des partis politiques. Et la victime provenait du même groupe.

Plus de 200 sites web, réseaux sociaux (Facebook, WhatsApp, Twitter) stations radio, et de partis et leaders politiques ont été recensés et suivis. Une cinquantaine de publications partagées par diverses sources a fait l’objet d’analyse et de vérification des faits. Plusieurs tentatives de désinformation liées aux dysfonctionnements de certains bureaux de vote, à l’achat de conscience, à la fraude et à la violence électorale ont été identifiées. Des cas de fausses informations (fake news) ayant un degré de gravité élevée ont été traités de manière à restituer la bonne information au public.

cdel 3A l’ouverture, dans les  zones sécurisées,  90% des bureaux de vote ont ouvert avant 6 heures 15 mn. Dans 98,20% des bureaux de vote observés, les présidents étaient présents. 18 % des présidents des bureaux de vote étaient des femmes. Les forces de l’ordre étaient présentes dans 94,40% des bureaux de vote observés.

Dans les zones  rouges, 77% des bureaux ouverts à l’heure avant 6h15mn. Dans 94% de bureaux le président était présent à l’ouverture. 12% de bureaux de vote étaient présidés par les femmes.  70% de bureaux de vote étaient sécurisés.

Du matériel électoral et procédures d’ouverture dans les zones sécurisées : Dans 70% des bureaux de vote, le matériel était complet. 94% des bureaux de vote ont respecté les procédures d’ouverture.

Dans les zones rouges : 71% des bureaux de vote, le matériel était complet. 96% des bureaux de vote ont respecté les procédures d’ouverture. De manière spécifique, le problème de matériel a concerné les procès-verbaux de dépouillement dans 22% de bureaux de vote, suivront ensuite les enveloppes sécurisées (4%), la liste des électeurs (3%), la liste d’émargement (2%), etc.

Dans les zones  sécurisées, dans 98% des bureaux, les électeurs ont émargé sur les listes. 100% des électeurs ont reçu un seul bulletin par scrutin. 82 % des électeurs n’ont pas eu de difficulté à voter. 91% des électeurs ont prouvé qu’ils n’avaient pas déjà voté.

Dans les zones rouges, dans 100% des bureaux, les électeurs ont émargé sur les listes. 100% des électeurs ont reçu un seul bulletin par scrutin. 94 % des électeurs n’ont pas eu de difficultés à voter. 87% des électeurs ont prouvé qu’ils n’avaient pas déjà voté.

En ce qui concerne la clôture dans les zones sécurisées, 98% des bureaux de vote ont fermé à l’heure. 85 % des bureaux de vote ne présentaient pas de file d’attente à la clôture.

Dans les zones rouges,  97% des bureaux de vote ont fermé à l’heure. 87% des bureaux de vote ne présentaient pas de file d’attente à la clôture.

Quant au dépouillement  dans les zones sécurisées, dans 59 % des bureaux de vote le dépouillement s’est déroulé sans incidents. Dans 11 % des bureaux de vote, des réclamations ont été consignées sur les procès-verbaux.

Dans les zones rouges, dans 66 % des bureaux de vote le dépouillement s’est déroulé sans incidents. Dans 20% des bureaux de vote des réclamations ont été consignées sur les procès-verbaux.

La plupart des réclamations et des désaccords concernaient la non-réception des copies des résultats par les représentants des candidats, l’absence de consensus sur l’appréciation de la qualité des bulletins nuls, le non-affichage des résultats du dépouillement à l’entrée du bureau de vote (entre 20 à 23 %).

S’agissant de l’appréciation globale du processus, la CODEL se félicite de la tenue effective de ce double scrutin dans un contexte de crise sécuritaire, humanitaire et sanitaire. « C’est l’occasion de féliciter l’ensemble des acteurs du processus électoral pour leur sens de responsabilité. La CODEL félicite plus particulièrement les forces de défense et de sécurité pour la sécurisation de l’ensemble du processus électoral.

La CODEL se félicite, pour une première, d’avoir déployé 12 observateurs pour le vote des Burkinabè de l’étranger, plus spécifiquement en République de Côte d’Ivoire. Selon nos observateurs, le vote s’est déroulé sans incidents avec un taux de participation appréciable, même s’il faut regretter le faible taux d’enrôlement », a-t-elle indiqué.

Elle a malheureusement observé la persistance de plusieurs dysfonctionnements dans l’organisation matérielle des élections. Elle déplore également les violations de la loi électorale, notamment sur la corruption électorale, les violences verbales, les affichages anarchiques, etc.

La CODEL appelle l’ensemble des acteurs en compétition à suivre les voies de recours légales en cas de contestation des résultats.  

En ce qui concerne les réserves émises par l’opposition politique, la CODEL dit qu’elle va aller vers les différents acteurs pour une approche de médiation.

Elle a également formulé des recommandations à l’endroit de la CENI, des partis politiques, des médias, etc.

Aly Tinto