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Point de presse du CFOP : Les mesures d'accompagnement du gouvernement jugées incomplètes

epd uneEn ce 462e jour du massacre de Yirgou, l’institution Chef de file de l'opposition politique a animé son traditionnel point de presse. Face aux hommes et femmes de médias, Mamadou Kabré du PRIT-Lanaya et Amadou Diomdioda Dicko de l'UPC se sont prononcés sur la gestion de la crise du coronavirus au Burkina Faso, sur la crise sécuritaire, ainsi que sur la suspension des salaires de certains fonctionnaires pour grève.

Dans le but de réduire la propagation du coronavirus, le chef de l'État burkinabè a pris un ensemble de mesures restrictives parmi lesquelles la fermeture des marchés et yaars et l’instauration d’un couvre-feu. Il a, par la suite, annoncé des mesures d'accompagnement censées soulager les couches sociales les plus vulnérables et permettre aux entreprises de ne pas sombrer. Pour l'opposition politique, ces mesures ne vont soulager certaines couches sociales que pour 3 mois puisqu'elles prennent fin en juin. Elles n'éviteront cependant ni à beaucoup d’entreprises de faire faillite ni au Burkina Faso de connaître de graves tensions de trésorerie. De plus, « l’écrasante majorité des Burkinabè, c’est-à-dire les paysans, a été royalement ignorée », sans oublier que « le président a passé sous silence la brûlante question de l'extension de l’IUTS aux primes et indemnités et que rien n’a été dit sur les salaires suspendus suite à la dernière grève générale de la Fonction publique ». Le CFOP déplore aussi qu'aucune décision d’accompagnement ou d’encouragement n’ait été prise concernant les agents de santé, qui sont pourtant en première ligne dans la lutte contre le COVID-19. En ce qui concerne le plan de riposte, dont la mise en œuvre nécessite 177 milliards de francs CFA, le CFOP demande l'annulation de son budget et l'élaboration d'un nouveau budget tenant compte des préoccupations des citoyens. Celui adopté ne serait qu'une « nouvelle caverne d'Ali Baba pour le régime MPP » qui voudrait profiter du plan de riposte pour distribuer les milliards dans le « cercle restreint des gourous ».

Se prononçant sur la crise sécuritaire qui secoue notre pays depuis quelques années, l'opposition politique a invité le gouvernement ainsi que les forces vives de la nation à ne pas concentrer toutes leurs énergies sur la lutte contre le coronavirus au point d'oublier les attaques terroristes qui, du reste, n'ont pas cessé. A la date du 25 mars 2020, ces attaques avaient engendré plus de 838 000 déplacés internes. La lutte contre l'insécurité et la défense de l'intégrité territoriale du Burkina devrait donc plus que jamais être d'actualité.

Évoquant les suspensions de salaire dont ont été victimes 675 fonctionnaires pour fait de grève, l'opposition a condamné cette attitude du gouvernement qui, selon elle, n'est pas de nature à aplanir les divergences, surtout en ces temps difficiles où le pays est secoué par l'insécurité et la pandémie de Covid-19. Elle invite l'exécutif à renouer le dialogue avec les syndicats, à supprimer l'IUTS sur les primes et indemnités et à rembourser les salaires suspendus dans les meilleurs délais.

Armelle Ouédraogo