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Dialogue politique : Une « mascarade » à laquelle Le Faso Autrement n’adhère pas

ablo uneLe président de la formation politique Le Faso autrement a convié ce jour 20 août les hommes et femmes de médias pour donner sa lecture du dialogue politique tenu en juillet entre majorité et opposition politiques et sur la situation nationale. Un dialogue politique dont il se démarque et qu’il qualifie de mascarade, parce que ayant eu lieu sans plusieurs acteurs et dont le pays aurait pu se passer.

Pour Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso autrement, le dialogue politique entre la majorité et l'opposition n’était qu’un divertissement, qui de plus n'a pas été inclusif, puisqu’une part importante de cette opposition n’a pas été conviée. Ces pourparlers qualifiés de «  simulacre de rencontre arrangée entre des amis triés sur le volet » ne pouvaient donc qu’accoucher de décisions biaisées, selon lui.  Le président de Le Faso Autrement souligne que la partie de l'opposition conduite par le chef de file Zéphirin Diabré n'est que le cadre de concertation que celui-ci a mis en place pour, dit-il, « avoir la mainmise sur l'institution CFOP ». Un chef de file qui d’ailleurs est accusé d’être de connivence avec le pouvoir en place, et qui travaillerait à « contenir l’opposition afin d’asseoir et consolider le pouvoir du président Roch Kaboré » et dont la légitimité poserait problème. Car s’il est vrai qu'au sortir des élections législatives de 2015 l'Union pour le Progrès et le Changement (UPC) comptait 33 députés, avec les changements qu’a connus le parti, ils ne sont plus que 19 députés à défendre sa cause, les 13 autres travaillant ouvertement avec le pouvoir en votant les lois contre l’avis de l’UPC tout en conservant leur mandat. Cette configuration actuelle ne fait donc plus de lui un chef de file crédible et à même de conduire l'opposition au pouvoir lors des prochaines échéances électorales. « Si le schéma actuel demeure au sein de l’opposition politique, le président Kaboré a un boulevard tout tracé pour sa reconduction pour un second mandat en 2020 », a dit Ablassé Ouédraogo.

ablo 2Se prononçant sur la situation nationale, le conférencier du jour affirme que c’est une préoccupation qui exige l'organisation d'un dialogue national inclusif, ouvert et sincère devant aboutir à une réconciliation du Burkina Faso avec lui-même et des Burkinabè entre eux. Une nécessité que le chef de l’Etat aurait dû comprendre, au regard de la crise multidimensionnelle jamais égalée que traverse le pays. « Le Burkina Faso n’a plus d’économie structurée, tout est à terre à cause de l’insécurité, de la suspicion, de la corruption généralisée,… l’évolution de la situation sécuritaire dépasse l’entendement ». Face à ce qu’il qualifie d’incapacité avérée à gérer la crise que vit la nation, Ablassé Ouédraogo invite le président Kaboré à reconnaître son échec et à libérer le Burkina Faso en rendant tout simplement le tablier. Il soutient que le dialogue politique organisé n’était qu’une énième arnaque du peuple en vue de s’offrir un second mandat, puisque le président Kaboré ne croit aucunement au dialogue et à la nécessité d’aller à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale. Il porterait même la poisse au pays, au point de faire affirmer au président du parti Le Faso Autrement que « le malheur du Burkina Faso, sa malchance, c'est d'avoir aujourd'hui Roch Kaboré à la tête de l'État et Zéphirin Diabré à la tête de l'opposition ».

Au regard de la situation nationale délétère, Ablassé Ouédraogo reste convaincu que le salut du Burkina Faso ne peut venir que d’un dialogue national, intégral, inclusif, ouvert et sincère devant aboutir à une réconciliation nationale et un vivre-ensemble paisible.

Armelle Ouédraogo