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La France championne du monde : Avalanche de racisme « footballistique » sous les larmes de Nelson MANDELA

37488848 10215449527424633 7329406530082570240 nS’il était en vie, Nelson Mandela aurait eu cent ans ce 18 juillet 2018. Durant toute sa vie, le leader sud africain s’est farouchement opposé à la ségrégation raciale, l’apartheid. Paradoxalement, le Mondial en Russie, la messe du football, qui était censée unir les nations, vient nous rappeler que le racisme a le vent en poupe et que tel un phœnix, il renaitra toujours de ses cendres.

La victoire de la France au Mondial Russie 2018 aurait pu servir de leçon à ceux qui restent encore fermés à l’avènement d’un monde pluriel et unifié. Mais hélas, les différentes réactions de par le monde attestent que le racisme a encore de beaux jours devant lui.

La messe noire du sport roi

Tout est parti d’un fait banal avec en point de mire un brin d’humour relatif à l’élimination de toutes les équipes africaines (Sénégal, Nigeria, Maroc, Tunisie et Egypte) dès le premier tour de la coupe du monde de football Russie 2018. Des passionnés du ballon avaient alors jeté leur dévolu sur la France du fait de la composition de sa sélection. Des joueurs d’origine africaine à l’image de Kylian MBAPPE, Paul POGBA ou encore Samuel UMTITI brillent de mille feux. « La France est la sixième équipe africaine » clamaient les férus du ballon rond. Au fur et à mesure des prouesses des bleus, ce rapprochement a commencé à diviser Blancs et Noirs. « Ces joueurs sont d’origine africaine mais se battent aujourd’hui pour la France », « A l’image des tirailleurs sénégalais, l’Afrique sauve encore la France », « Je suis Français et je ne me reconnais pas en cette équipe truffée de Nègres », « les négriers ont encore embarqué des descendants d’esclaves dans le football », autant de réactions qui donnent froid dans le dos. Blancs comme Noirs se sont revêtus de leurs tuniques racistes pour s’envoyer des pics endiablés voire empoisonnés.

37262210 10158410427844572 7145434861543620608 nLe buzz de l’Observateur Paalga

Au Burkina Faso, ce sont deux unes du premier quotidien privé du pays qui vont faire le buzz.  

Le titre à la une du journal, au lendemain du sacre français, envenime la polémique. Pour Salouka Boureima, journaliste et enseignant « L'Obs, la doyenne de la presse écrite burkinabè, a entamé sa mue de journal d'élite vers une presse populaire. Une sorte de presse people.

Un avis que ne partage pas le communicateur Nestor BOLOU : « L’Obs a produit dans sa livraison du jour un titre sémantiquement, poétiquement et journalistiquement irréprochable de mon point de vue. Le mot "nègre" a certes connu une utilisation péjorative à dessein à un moment donné de l’histoire. Mais retomber aujourd'hui dans cette sorte de déni ou de reniement inconscient est symptomatique du complexe destructeur qui continue d’habiter certains Noirs (Nègres).»

Le consultant en communication Lounkiéné BADO réfute cette analyse : « En ce qui concerne le style du titre, désolé mais il n'y a aucune portée oxymorique… c’est tout au plus une métaphore, j'y vois de l'ironie, mais pas un oxymore. Ensuite, j’ai lu l’article en entier. Le sentiment que veut provoquer l’auteur est tout simplement l'indignation contre ces Français d’origine africaine que sont Mbappé, Pogba, Kanté, etc., des nègres de salon, des petits serviteurs noirs, des tirailleurs sénégalais, la garde noire, à la solde du maître…»

37318901 10158410427879572 2538832400767516672 n

De toute évidence l’Observateur Paalga aura réussi, par deux fois, en l’espace d’une semaine à faire couler beaucoup d’encre et de salive. Sa une à la date du mardi 10 juillet avait également défrayé la chronique.

La difficile marche vers une humanité plus humaine

Aujourd’hui encore, au 21e siècle, le combat pour l’égalité raciale a mal à la raison. L’élection d’OBAMA comme Président des Etats-Unis, les rêves de Martin Luther King, n’ont pas suffi à calmer l’égo démesuré des racistes. Dans un discours ce mardi 17 juillet 2018 au stade Wanderers de Johannesburg où étaient rassemblées environ 15.000 personnes, Barack OBAMA a prôné l’unité en citant l’ex Président sud africain en ces termes : « les divisions politiques basées sur la couleur sont artificielles ». L’ancien locataire de la maison blanche, partisan de la diversité culturelle n’a pas manqué de faire un clin d’œil à la victoire des bleus en ironisant : « Nous nous reconnaissons des espoirs et des rêves communs. Et c’est une vérité qui, au passage, lorsqu’on y adhère offre des bénéfices pratiques car elle assure à la société de pouvoir utiliser les talents, les énergies, et les compétences de tout son peuple. Si vous doutez de cela demandez simplement à l’équipe de France de football qui vient de gagner la coupe du monde. Parce que tous ces mecs ne ressemblent pas à des Gaulois à mes yeux ; mais ce sont des Français ».

Le Président vénézuélien Nicolas MADURO estime pour sa part que « c’est l’Afrique qui a gagné le mondial. Les migrants africains venus en France ont gagné. Finissons-en du racisme contre les peuples africains en Europe. Espérons que la France et l’Europe avec ce triomphe footballistique parviennent à valoriser les gens de l’hémisphère sud ».

Les terrains de football sont de plus en plus des terreaux fertiles au racismeNelson Mandela1

Mario Balotelli seul titulaire noir de l'équipe d'Italie en est en permanence la victime. Pressenti pour être le capitaine de son pays d’adoption (il est d’origine ghanéenne et n’a obtenu la nationalité qu’à l’âge de 18 ans) il a récemment supporté une banderole sur laquelle on pouvait lire "mon capitaine est de sang italien". Balottelli a été adopté dès le bas âge par un couple d’Italiens.

Le racisme n’a pas de couleur. Il coule dans les veines de certains Blancs, de certains Noirs. Le racisme est un complexe qui s’abreuve à la source de l’ignominie. 

Quand Mamadou GASSAMA, Un jeune Malien sans papiers, escalade un immeuble parisien pour sauver un enfant suspendu dans le vide, son instinct ne se préoccupe pas de la couleur de la peau du gamin, encore moins des retombées de son exploit. Au prix de sa vie, il a pris un risque énorme pendant que certains ont préféré immortaliser cette scène surréaliste.

Le 4 avril 1968, Martin Luther King, un monument de l'histoire de la lutte contre la ségrégation a été assassiné à Memphis aux Etats-Unis. Cinquante ans après, son discours I have a dream reste d’actualité : « Nous ne devons pas laisser nos revendications créatrices dégénérer en violence physique. Sans cesse, nous devons nous élever jusqu’aux hauteurs majestueuses où la force de l’âme s’unit à la force physique. »

L’humanité a encore du chemin à faire sur les sentiers du respect des droits civiques. Il existe une seule race : la race humaine. Les couleurs engendrent parfois des confusions entre la valeur et l’artifice.

 

KANDOBI YEDA

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